SOMMAIRE
Anne et Olivier Yeznikian, Témoignage d’un couple de chrétiens d’Arras
Joseph Caillot, Pourquoi ritualiser la prière ? Prière personnelle et prière communautaire de la liturgie des heures
Paul De Clerck, Pour qui, la liturgie des heures ? Les travaux du Concile et du Consilium Francis Deniau, Parole de Dieu et liturgie des heures
Patrick Prétot, La liturgie des heures : un lieu spirituel
Jacques Trublet, Comment le psautier entra dans l’office divin
Bulletin d’art sacré, par Régis Rolet
Chroniques : Colloque international sur saint Ephrem, Ligugé, 7-9 juin 2006 (E. Boone) Les Ritual Studies, un défi pour la liturgie, AKL, 28/8-1/9 2006 (A. Join-Lambert)
Comptes rendus
Abstracts
Table des matières 2006
La liturgie des heures, un lieu spirituel. Vraiment ? Et cet ennui, cette lassitude des mêmes psaumes répétés cent fois…est-ce cela, la spiritualité ?
Ne nous laissons pas prendre par la facilité. Ne confondons pas vie spirituelle et allégresse permanente. Car la vie comporte sa part de monotonie, ses heures sombres et ses échecs. La prière de l’Eglise le sait, elle qui a l’expérience de la durée. Elle reprend indéfiniment ces vieux psaumes, burinés par la traversée des siècles, chargés de l’expérience de tous ceux et celles qui, avant nous, y ont trouvé réconfort, et joie.
Elle nous offre des hymnes, merveilleux poèmes qui font chanter la vie, même aux jours où, personnellement, nous aurions plutôt l’œil sombre. Sans oublier le rythme, cette cadence que la prière des heures imprime à nos existences, et qui nous fait tenir debout. Le succès des publications qui mettent cette prière à la portée de tous montre le profit que beaucoup, aujourd’hui, en retirent.
Les textes qu’on lira ci-dessous ont fait l’objet d’exposés lors d’un colloque organisé par l’Institut Supérieur de Liturgie. Deux laïcs commencent par témoigner de la force qu’ils trouvent dans cette forme de prière. Puis un théologien s’affronte à la tension entre prière personnelle et prière commune ; sa réflexion se fait vite plaidoyer en faveur de cette dernière, qui allie le fait de se rassembler, la réception de la Tradition, l’écoute commune de la Parole, le respect du rythme humain profond, sans oublier la joie de chanter ensemble. Une exigeante liberté !
Un liturgiste retrace ensuite l’histoire de la redécouverte de cette prière par les Pères conciliaires, et surtout par les travaux ultérieurs qui ont abouti à la Liturgie des Heures telle qu’elle nous est présentée aujourd’hui. Un évêque nous aide alors à écouter la Parole, source de toute prière, et à nous ouvrir à l’Esprit qui nous enseigne toutes choses. Un second liturgiste se met au travail et propose de passer du temps de prière, que l’on ne trouve jamais, au lieu qu’elle nous propose d’habiter : elle nous apprend à affronter l’ennui, à l’heure de la télé réalité, elle nous offre un lieu de liberté évitant de nous évader dans le rêve, et permet ainsi de nous ajuster les uns aux autres, dans une respiration et un chant communs.
Enfin un exégète patenté nous introduit nouvellement aux psaumes, ces prières de toujours qu’il convient cependant d’approfondir constamment pour en goûter l’éternelle jeunesse. Ce numéro s’achève par le Bulletin d’art sacré, écrit en hommage au pape Jean-Paul II, et par une abondante moisson de comptes rendus.
Paul de Clerk, rédacteur en chef