Parti pris de déplacements
Il y a plus d’un mois, lors d’élections en vue des présidentielles, une chaine nationale interviewait une dame, plus très jeune : « Je me suis déplacée pour voter », disait-elle. « J’ai fait 20 km aller et autant pour le retour. » Le reportage était réalisé en Alsace.
On se prend à rêver d’autant de motivation pour participer à l’eucharistie dominicale, qui pour nombre d’entre nous n’a plus lieu dans l’église la plus proche et nous oblige à nous déplacer. Plusieurs études ont montré les résistances psychologiques et pratiques à rejoindre une assemblée liturgique qui n’est pas au village ou dans le quartier. La géographie, l ‘histoire, le tissus ecclésial, le presbyterium de chaque diocèse demandent des solutions diversifiées entre les diocèses mais aussi à l‘intérieur d’un même diocèse. Pour autant, pourrons-nous faire l’économie d’un renoncement au modèle église-village (quartier)-communauté ? L’exhortation apostolique
Sacramentum Caritatis, recommande aux fidèles de se rendre dans une des églises du diocèse où est garantie la présence du prêtre, même quand cela demande un certain sacrifice. Cependant, là où les grandes distances rendent cela impossible, il est important que les communautés chrétiennes se rassemblent pour faire mémoire du dimanche.
Lors d’un voyage en Russie, le père Destivelle, curé d’une des quatre églises catholiques de Saint-Pétersbourg, m’expliquait que les fidèles participent à la vie de la paroisse essentiellement le dimanche car ils viennent parfois de loin et les hivers sont rudes. Mais le dimanche matin, il y a la catéchèse des enfants, celle des parents, et celle aussi des catéchumènes. Puis on célèbre la messe et on échange les nouvelles. Les fidèles ne vivent pas à proximité les uns des autres mais le dimanche, certains se retrouvent.
Tout est question de distances ! A quel déplacement physiques mais aussi psychologiques et spirituels sommes-nous prêts ? Une conversion et un exil qui demandent à chaque communauté de quitter ce jour-là ses campements : « son église », « son prêtre », « sa chorale » pour s’ouvrir au « nous » de l’assemblée ecclésiale.
C’est aussi à cette assemblée ecclésiale que le dossier sur la liturgie des Heures est dédié. Elle n’est pas une forme de prière parmi d’autres mais la matrice de la prière ecclésiale, que ce soit en petit groupe, en paroisse ou lors de célébrations solennelles.
Sophie Gall-Alexeeff
Notes de pastorale liturgique
Célébrer le mariage
Célébrer le baptême
Musique liturgique
Dossier :
La liturgie des heures
Cahier des dimanches
Magazine
Editorial
Vie de l’Eglise
Vie des diocèses
Note de lecture
Informations