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A la découverte de quelques tabernacles jurassiens (39)

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Les symboliques bibliques des tabernacles jurassiens

En lien avec l’année sacerdotale, Bertane Poitou, du diocèse de Saint Claude, continue de nous faire découvrir l’art sacré dans le Jura à travers quelques tabernacles de ces églises diocésaines.

L’origine et le sens du tabernacle

A l’origine, le Tabernacle est la Tente de la Rencontre, la Demeure que le Seigneur demande à Moïse de faire construire en lui donnant toutes les indications de plan, matériaux et mobilier après la conclusion de l’Alliance (Ex 25, 26 et 27). Cette tente abritait l’arche d’alliance dans tous les déplacements des Hébreux lors de l’Exode. David l’a fait entrer solennellement à Jérusalem (2S 6, 12-19) où elle trouve enfin son lieu de repos (Ps 132). Enfin Salomon l’installe au Temple (1R 8). L’arche concrétise la présence agissante de Dieu pendant l’Exode et est, en même temps, le lieu de la Parole de Dieu. Elle prolonge en quelque sorte la rencontre du Sinaï.

Le Nouveau Testament montre que l’arche a trouvé son accomplissement dans le Christ, Parole de Dieu habitant parmi les hommes (Jn 1, 14 ; Col 2, 9), agissant pour leur salut (1Th 2, 13), se faisant leur guide (Jn 8, 12) et devenant le véritable propitiatoire (Rm 3, 25).

Dans nos églises, le Tabernacle doit permettre la conservation digne du pain consacré en même temps que l’exaltation de la Présence réelle. Sa forme ou ses décors varient mais traduisent de toutes les façons le sacrifice du Christ célébré dans l’Eucharistie, signe ultime de l’amour de Dieu pour les hommes.

Différents symboles eucharistiques ornant des tabernacles jurassiens

L’offrande de Melchisédech – Tabernacle du maître-autel de la Collégiale Saint-Hippolyte de Poligny

Tabernacle du maître-autel de la Collégiale Saint-Hippolyte de Poligny

Melchisédech, roi de Salem et prêtre offre à Abraham un repas de pain et de vin, rite d’alliance (Gn 14). Il prononce sur Abraham une bénédiction et reçoit d’Abraham un tribut, en échange de sa protection. Ces gestes sont accomplis devant El Elyôn, le Dieu Très-Haut, dieu ancestral des clans sémites que Melchisédech regarde au moins comme le Dieu suprême, et Abraham le Dieu unique.

Le personnage, le nom, les titres de Melchisédech esquissent en quelque sorte les traits de Jésus. Apparu « sans commencement ni fin » il préfigure le Christ, prêtre éternel. Son nom Melchi-sédech signifie : « mon roi est justice » ; roi de Salem équivaut presque à roi de shalom, c’est-à-dire roi de paix.

Or Jésus n’apporte-t-il pas au monde la justice et la paix ? Dans le psaume 110, le serment solennel du Seigneur « Tu es prêtre pour toujours, à la manière de Melchisédech » s’adresse non aux prêtres de la lignée de Lévi, mais au Roi-Prêtre, au vrai Fils de David, à Jésus, innocent, immortel et donc unique ministre

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