Lettre d'information

Accueil et réconciliation

Depuis quelques décennies, la pratique de la pénitence a beaucoup évolué et l’héritage du passé en a été profondément modifié. Plusieurs facteurs se sont conjugués rendant le confessionnal inadéquat pour honorer les besoins de la pénitence dans ses formes renouvelées la célébration collective de la réconciliation, le désir d’une rencontre plus personnalisée avec un prétre, et surtout la désaffection de la pénitence privée. Certains pourraient estimer que la confession privée, vu la raréfaction du nombre des prêtres, est devenue un luxe exorbitant. De plus, le Concile Vatican 1 a rappelé avec justesse et profondeur le caractère communautaire de toute vie liturgique : ne faut-il pas plutôt valbriser la forme communautaire de la célébration de la réconciliation (toute question de discipline mise à part) qui n’a, croit-on, pas besoin de lieux spécifiques ? Cependant les recherches menées sur ce terrain depuis une trentaine d’années manifestent l’intérét et l’importance du lieu de la pénitence qui permet de favoriser l’entretien pastoral : on est alors passé du meuble-confessionnal au <(local de la réconciliation ». Ces aménagements n’obtiennent pas toujours une véritable adhésion et il faut bien reconnaître que certaines cages en plexiglas ne sont pas des réussites esthétiques. Finalement, on peut se demander quels lieux sont aujourd’hui utils et signifiants pour célébrer le sacrement de la pénitence.

Les enjeux théologiques et pastoraux de cette question ne sont pas sans importance. Essayons de les énumérer rapidement.

Tout d’abord, il y a, au moins dans les villes, un certain renouveau de la pratique de la pénitence privée. A Paris, on connaît Saint-Louis d’Antin, Montmartre la chapelle de la rue du Bac, N.-D. des Victoires, Saint Ignace, etc. Les centres de pèlerinages, les cathédrales, les monastères, sont d’autres endroits où s’exprime, dans le peuple chrétien, le désir d’une rencontre personnelle favorisant la metanoia. Or précisément, si ces églises sont bien connues, c’est peut-être parce qu’elles offrent des lieux aisément repérables et effectivement utilisés de la célébration du sacrement. Par ailleurs, les aménagements récents d’espaces de la réconciliation permettant une modulation de la rencontre avec le prêtre — notamment une diversité de positions du pénitent : à genoux ou assis, face au prêtre ou de biais —,ont rendu visible pour le peuple chrétien la dimension dialogale de la réconciliation. Les nouveaux lieux ont fait de la pénitence le "sacrement où l’on parle". Mais il faut ajouter que l’aménagement en a rarement favorisé l’aspect proprement sacramentel. Alors que les prescriptions liturgiques insistent sur le fait qu’il s’agit d’une « célébration », l’aménagement— faute de goût parfois, mais surtout de réflexion sur la dynamique d’une telle célêbration — ne permet que

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