Le lectionnaire : signe du lieu privilégié où Dieu parle
Le lectionnaire est parfois perçu comme une série des textes tirés de la Bible, ou encore comme une liste de lectures organisée selon les jours de l’année liturgique et, à ce titre, un outil commode permettant de savoir ce qu’on doit lire pour telle célébration. Le lectionnaire peut apparaître aussi parfois comme un support catéchétique offrant une présentation progressive de l’essentiel de la foi chrétienne. Tout ceci n’est certes pas faux, mais ce n’est pas l’essentiel, et même ce n’est pas la nature primordiale du lectionnaire. Le lectionnaire est bien plutôt la Bible telle que l’Église la communique dans la liturgie pour qu’elle devienne pour nous « Parole de Dieu ».
Si rituellement, la proclamation de l’Évangile est accompagnée d’une procession comportant des ministres portant des cierges, c’est pour attirer l’attention de l’assemblée sur le fait que dans cette action, Dieu parle et qu’il s’offre dans sa Parole. Car comme l’a rappelé avec une très grande vigueur le Pape Benoît XVI, dans l’exhortation apostolique Verbum Domini du 30 septembre 2010 :
« En considérant l’Église comme « la demeure de la Parole », on doit avant tout prêter attention à la sainte Liturgie. C’est vraiment le lieu privilégié où Dieu nous parle dans notre vie actuelle, où il parle aujourd’hui à son peuple qui écoute et qui répond 1 ».
Dire que la liturgie est le « lieu privilégié où Dieu nous parle dans notre vie actuelle » n’enlève rien à la lecture privée ou en groupe de la Bible, mais souligne que la proclamation des Saintes Écritures dans la liturgie constitue un acte spécifique pour l’Église. C’est avant tout un « événement » qui introduit à une rencontre, celle entre Dieu et son peuple. On ne peut comprendre la liturgie de la Parole sans faire référence à la structure d’alliance qui la porte. En affirmant que Dieu « parle aujourd’hui à son peuple qui écoute et qui répond », le Pape Benoît XVI soulignait que cette liturgie de la Parole est un dialogue.
En effet, la proclamation des saintes Écritures dans la liturgie rend visible l’alliance que patiemment tout au long de l’histoire, Dieu offre à l’humanité et dont la manifestation définitive se trouve dans l’incarnation et le mystère pascal de Jésus Christ. C’est pourquoi, en citant Jean-Paul II dans la lettre apostolique sur le dimanche, le Pape François souligne dans l’exhortation apostolique la Joie de l’Évangile :
« Il faut se rappeler maintenant que « la proclamation liturgique de la Parole de Dieu, surtout dans le cadre de l’assemblée eucharistique, est moins un moment de méditation et de catéchèse que le dialogue de Dieu avec son peuple, dialogue où sont proclamées les merveilles du salut et continuellement proposées les exigences de l’Alliance 2 ».
De ces principes,
