Lettre d'information

"Asseoir une assemblée"

Puisque l’assemblée retrouve aujourd’hui pleinement la place qui est la sienne dans la liturgie, il est bon que les Cdas soient consultées pour l’acquisition ou le renouvellement des sièges sur lesquels les fidèles vont s’asseoir pendant les offices. Ce n’est malheureusement pas toujours le cas. Pourtant les enjeux sont importants, et une réflexion de fond est souvent nécessaire avec les responsables pastoraux et les maires.

La disposition et la qualité des sièges déterminent l’impression d’ensemble de celui qui entre dans une église vide, s’il est vrai que les sièges donnent comme l’image en creux de la forme de l’assemblée, absente et présente à la fois, comme une inivitation à venir la rejoindre pour l’écoute de la Parole et la louange eucharistique. On comprend aisément que des bancs d’école à piètement tubulaire ou les chaises en plastique moulé qu’on trouve encore dans tant de lieux soient d’un effet exécrable. les chaises pliantes prêtées par la mairie ou entassés sans soin dans un coin de l’église ajoutent à cette impression de tristesse.

La premier souci d’un pasteur est de donner aux participants d’une cérémonie la possibilité de s’asseoir. Aux obsèques, par exemple, toute la communauté ou même tout le village est là, et plus encore. Le comble de l’incorrection consiste à laisser des gens debout. C’est pourquoi il y a souvent dans l’église une réserve de chaises dépareillées. Ces occasions, quoique exceptionnelles, comptent beaucoup dans la vie d’une paroisse, et il n’est pas toujours facile d’ajuster le nombre des sièges à des assemblées à géométrie variable. L’important est d’arriver à garder des espaces de respiration et de circulation, surtout autour des pôles principaux de la célébration.

Les chaises de paille restent le modèle le plus courant de la chaise d’église. Individuelles, fragiles, chères, même assujetties entre elles pour respecter les règles de sécurité anti-panique elles restent d’un usage plus souple que les bancs, beaucoup plus lourds et raides. Souvent fabriqués par des artisans locaux, les bancs sont moins onéreux et plus simples d’exécution, mais souvent trop grands, rectiligne, et sans intérêt, voir laids. Ils peuvent donner à certains la satisfaction de l’oeil : une église remplie de bancs donne l’impression d’être rangée, propre, confortable et facile d’entretien.

Les bancs clos à l’ancienne, avec des estrades isolantes et des portes, subsistent encore dans quelques églises rurales. Ces habitacles formaient des espaces attribués. Aujourd’hui, les assemblées sont très mobiles. Mais autrefois, et encore dans certaines paroisses, chacun avait sa place attitrée. On était installé. Encore aujourd’hui, le siège indique cette hospitalité de l’assemblée des frères offerte à chacun, la place marquée de ceux qui arrivent là. Le siège est signe de l’accueil, de la politesse : "Prends un siège, assieds-toi là

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