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Béatification et canonisation

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La béatification

La béatification est l’acte solennel par lequel le pape déclare qu’un culte public peut être accordé à un serviteur de Dieu, selon les modalités prévues et dans des lieux déterminés (diocèse ou institut religieux). A partir de Paul V (1605 – 1621), la béatification a été concédée comme une anticipation d’une canonisation prévue, mais retardée pour divers motifs. Elle est désormais considérée comme un degré indispensable dans le processus qui conduit à une canonisation. D’abord simple décret, la déclaration de béatification s’est entourée d’une cérémonie qui a pris de plus en plus d’ampleur. La première béatification solennelle a été celle de saint François de Sales à Saint-Pierre de Rome, le 8 janvier 1662, sur l’instance des évêques de France. Depuis 1971, la cérémonie de béatification est présidée par le pape lui-même et, de ce fait, ne se distingue plus guère, dans les apparences, de la canonisation. La qualité de la procédure suivie pour la béatification a même fait souhaiter à certains de lui reconnaître la valeur d’une canonisation.

(…) Depuis les réformes de Paul VI en 1969 et de Jean-Paul II en 1983, la procédure en vue de la béatification a été grandement allégée. Paul VI a voulu unifier le procès ordinaire et le procès apostolique, qui faisaient en grande partie doublet. Jean-Paul II, pour sa part, a maintenu cette unification des deux procès en un « procès diocésain », en précisant que « l’enquête sur les miracles proposés se fera séparément de celle sur les vertus ou sur le martyre ». Il a aussi simplifié la procédure de l’étape suivante, à la Congrégation, devenue en 1969, « pour les causes des saints ».

Les miracles sont examinés en trois réunions de niveau différent : celle des experts (ou groupe de médecins, s’il s’agit de guérisons), celle des théologiens, enfin celle des cardinaux et évêques membres de la Congrégation. Un seul miracle est requis pour une béatification, et le martyre en dispense. Mais l’enquête est devenue de plus en plus exigeante : ainsi, la "positio" ou rapport attribué à dom Colomba Marmion (1858 -1923), béatifié en 2000, constitue un volume de 366 pages, contenant entre autres textes la déposition de la "miraculée" - une américaine" et de six témoins, les examens et les rapports de deux médecins chargés de l’enquête, avec la photocopie de tous les actes médicaux. Il est à remarquer que l’un des témoins (médecin) est un épiscopalien et qu’un autre est protestant.

Il peut arriver que le miracle reconnu ne soit pas une guérison. Ce fut le cas dans le procès de béatification de Marguerite Bays (1815 -1879), où fut reconnu comme miraculeux un fait singulier d’alpinisme survenu en 1940 : un séminariste de dix-neuf ans, inexpérimenté en alpinisme, accepte de faire l’ascension de la Dent-de-lys en Suisse, en cordée avec un curé, la nièce

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