J’écris cet édito en rentrant d’une célébration de la confirmation de quatre-vingts jeunes lycéens. Ceux qui avaient préparé la liturgie avaient choisi d’appeler ces jeunes un à un "Sébastien Milan - Me voici", "Corinne Valez - Me voici"...Quatre-vingts appels, quatre-vingts réponses claires et posées par un "Me voici" qui entendait bien ne pas en rester là. A percevoir l’attention de l’assemblée, nul doute que les parents entendaient la réponse de leur fils ou fille au plus profond de la vie, là où le nom donné et reçu résonne dans la singularité d’une histoire de famille, d’amour et parfois de blessure.
Bienheureuse liturgie qui permet cet appel à voix haute, qui ouvre à la convocation divine celui qui a reçu un nom. On se souvient de la chanson de Jacques Brel : "J’arrive !" Et qui se lamentait que personne ne l’ait appelé. Tout le contraire ici : Dieu appelle, l’Eglise appelle, et c’est beau et bon de pouvoir répondre.
Quand on annonce une célébration de confirmation, il arrive que des paroissiens se disent que ce jour-là, ils iront à la messe ailleurs, parce que ce sera trop long, qu’il y aura trop de monde, trop de voitures... Ils ont raison, la confirmation est bien le sacrement de trop, de l’excés, "du plus parfaitement"... Sacrement de la surabondance car l’Esprit est donné au baptême, et l’eucharistie est sanctification par l’Esprit Saint. Il est heureux que l’Eglise sache appeler des jeunes à cet excès de vie. Cet appel retentit non seulement sur les confirmés mais sur leurs proches. Etonnante découverte par ces familles d’une Eglise attentive, qui veut le meilleur de chacun, qui chante, se réjouit de la présence des enfants même si c’est un peu bruyant, qui cherche des places assises pour ceux qui sont en retard et sont restés debout au fond de l’église. "Me voici" ont entendu ces parents qui disent : "On va essayer de revenir, on pourrait une fois par mois manger ensemble le samedi soir avant la messe, puis on y va tous, avec les enfants." Merci aux rites et aux chants ! Merci à ceux qui les metent en oeuvre ! Merci à cet évêque qui semblait heureux et merci à Dieu sans qui tout cela ne serait pas arrivé.
Ne boudons pas nos joies liturgiques. Cette joie qui ne provient pas de l’approbation du linguiste parce que toutes les cases de la check-list rituelle sont remplies, mais plutôt d’un esprit de la liturgie qui permet d’affirmer : C’est le Seigneur ! Nous l’avons reconnu à la fraction du pain.
Sophie Gall-Alexeeff
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