Lors de la célébration d’un scrutin pour les catéchumènes, l’assemblée des fidèles est surprise : l’évangile n’est pas celui qui figure dans les missels de poches (1)... Alors, se produit quelques chose d’étonnant : les personnes écoutent celui qui proclame l’Evangile, visages tendus vers l’ambon. Le silence intérieur qui accompagne l’écoute est perceptible. Et quand retentit l’acclamation : "Louange à toi, Seigneur Jésus", on entend l’unanimité née de cette écoute commune. A ce propos, il faudrait relire les lignes de Romano Guardini, dans son livre sur la messe : "La parole qu’on lit avec les yeux est une parole à quoi il manque quelque chose. Elle reste dans l’imprimé, elle a perdu son caractère concret et vivant !" Et il demande : "Si un homme au lieu d’exprimer oralement à un autre homme ses convictions les plus intimes, le faisait par écrit, ne perdrait-on pas quelque chose (2) ?" Que se serait-il passé place Saint-Pierre, si on avait distribué un texte avec les paroles du pape François ? Que serait-il resté de cette écoute attentive, partagée et vivante, premier signe de confiance du peuple à l’évêque de Rome ?
Plus d’un mois s’est écoulé depuis les jours forts en émotion et en catholicité de l’élection du pape François. Beaucoup de commentaires ont été faits et il n’est pas de notre propos d’y revenir. Mais comment ne pas en reprendre ici la résonance profonde avec la liturgie ? D’abord cet impressionnant silence de la prière des fidèles place Saint-Pierre. Les habitués des JMJ le savent : les croyants peuvent passer de la joie la plus extérieure, au silence. Le silence est prière commune, expression de l’Esprit qui prie en nous. Il suffit de dire "Prions" et de laisser la prière silencieuse prendre place avant le prononcer les mots de l’oraison.
L’appel du pape demandant aux fidèles de prier Dieu de le bénir est une demande bien traditionnelle. On la retrouve dans la liturgie maronite quand le prêtre arrive à l’autel, il demande à l’assemblée : "Priez pour moi le Seigneur." Et c’est aussi à cette demande implicite que l’assemblée répond en disant dans le dialogue du début de la messe : "Et avec votre Esprit".
Ecoutons encore Guardini : "Les églises extérieures peuvent tomber en ruine ou être détruites ; tout dépend alors de la capacité des croyants à former une communauté, à faire monter leur Eglise, là où ils se trouvent (...) car c’est d’une voûte invisible qu’il s’agit." Ecrits après la Seconde Guerre mondiale, ces propos sont d’une grande actualité.
Sophie Gall-Alexeeff
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