Lettre d'information

Chant et pèlerinage

CHANT ET PELERINAGE

par le fr. Jean-Paul Lécot, responsable de la musique aux sanctuaires de Lourdes.

Une démarche ecclésiale

Parmi tous les rassemblements du peuple chrétien, le pèlerinage est l’un de ceux qui manifestent le mieux la dimension ecclésiale ; le plus souvent présidé par l’évêque, successeur des Apôtres et père de son diocèse, le pèlerinage réunit aussi bien des paroissiens que des isolés, des croyants convaincus que des personnes en recherche, des gens d’un âge certain que des familles ou des jeunes : il brasse presque toutes les couches de la société. En pèlerinage, se manifeste de manière privilégiée l’unité de tout un corps : dès le voyage, des liens se tissent, parfois inattendus ; sur place, les gens vivent ensemble, côtoient d’autres peuples et races ‑ avec leurs coutumes propres ‑, célèbrent avec enthousiasme le Seigneur, souvent en plusieurs langues. Ainsi, quand le pèlerin ne se referme pas sur ses propres manières de prier, mais s’ouvre à l’universel, ce choc culturel peut-il lui être bénéfique : il découvre alors que « l’Église, n’est pas toujours ce qu’il croyait ! » En pèlerinage, la liturgie occupe une place prépondérante. Aux multiples célébrations journalières, propres aux diocèses ou nations, viennent s’ajouter les cérémonies communes (messes internationales, processions...). « Je vis la cité sainte, la Jérusalem nouvelle qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu » ; s’exclame le chant d’ouverture de la Messe des Apparitions de N : D. de Lourdes.

La préparation des célébrations

On se doute que de tels rassemblements ne supportent pas l’à-peu-près, mais exigent une solide préparation. Des équipes liturgiques se réunissent ‑ parfois des mois auparavant ‑ afin, d’abord, de susciter un esprit global (cf. les thèmes d’année, souvent très porteurs), puis d’établir des programmes cohérents de célébrations, et notamment de chants Une anecdote : il y a quelques années, à Lourdes, un grand pèlerinage avait été invité par les chapelains du sanctuaire à participer à la préparation commune de la fête de la Pentecôte. Quelle ne fut pas la surprise des chapelains de s’entendre dire : « Il n’est pas nécessaire de préparer des programmes bien élaborés ; l’Esprit-Saint nous dira ce qu’il faut faire au moment voulu. » N’est-il pas dit : « Aide-toi ; le ciel t’aidera ? » Pour cette préparation en amont, il est bon de faire appel à des compétences. On ne s’improvise pas responsable liturgique, animateur, chantre ou organiste du jour au lendemain, à plus forte raison pour mener de grandes assemblées. Bien sûr, cela ne veut pas dire qu’il faille mépriser les bonnes volontés qui pourraient se présenter, mais plutôt les guider ‑ avec le sourire ‑ en les faisant participer à l’élaboration commune. Une telle préparation

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