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Chant liturgique et expérience spirituelle

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On a beaucoup écrit sur la spiritualité, mais on peine à définir l’opération mystérieuse par laquelle l’être humain, imprégné de vie divine, essaye de s’ouvrir à cette vie, d’en jouir et d’en vivre à son tour en communion avec d’autres. Nous allons toutefois nous donner quelques repères, même sommaires, afin de fonder une réflexion sur ce thème en ce qu’il est lié à la pratique du chant liturgique.

Dans l’exercice de la spiritualité, il s’agit de rechercher tel état particulier qui permette de tendre vers les confins de soi-même (métaphysique) dans le but de recevoir ce qui échappe habituellement à notre perception. Pour parvenir à cet état, comme pour toutes les activités qui exigent une forte concentration, il faut beaucoup d’énergie. Ainsi en est-il quand nous pensons, quand nous créons - c’est-à-dire quand nous essayons de laisser la création se réfléchir en nous -, quand nous prions.

Il est par conséquent nécessaire de créer des conditions dans lesquelles il n’y aura pas de dépense inutile d’énergie et où, à l’inverse, on soit à même de pouvoir se recharger. Le chant participe à cette fonction : nous allons voir comment, d’abord à travers quelques généralités.

La voix chantée et le corps

La voix chantée

La voix chantée est plus lumineuse que la voix parlée. C’est sans doute une des raisons qui a fait utiliser une sorte de cantillation dans les paroles proférées en public, surtout en plein air, à une époque où les moyens électroniques d’amplification n’existaient pas. La raison pour laquelle la voix chantée porte mieux, est qu’elle est plus chargée en fréquences harmonieuses aiguës, ce qui lui confère un timbre plus vif, plus clair.

La stimulation

Il se trouve que la partie de l’oreille interne qui analyse les sons, la cochlée, comporte un très grand nombre de cellules ciliées (sensibles), et donc de fibres nerveuses, dans la partie dévolue aux fréquences aiguës, beaucoup plus que dans celle qui analyse les sons du bas du spectre. Il en résulte que les sons harmoniques aigus produisent une stimulation plus importante du cerveau (cortex). Cette stimulation permet à son tour une perception sensorielle plus intense, une analyse plus fine, une vigilance plus grande et une mémoire plus précise. L’oreille joue ainsi le rôle d’une "dynamo" pour le cortex cervical.

Beaucoup ont pu constater qu’à la sortie d’une soirée de répétition de chant, même au creux de l’hiver, alors qu’on s’y est rendu par fidélité, on se sent ragaillardi au point de n’avoir plus sommeil. C’est que la stimulation du chant a eu son effet dynamisant.

L’implication

On entend pas seulement avec son oreille mais avec tout son corps, en particulier avec la peau (parties frontales plus chargées en terminaisons nerveuses) et les os ( par conduction mécanique jusqu’au massif mastoïdien). Si l’on suit l’organisation du réseau nerveux, on voit que les

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