Lettre d'information

Chant, musique et temps pascal

Le Temps pascal est le temps de la lumière, de l’acclamation, de la foi joyeuse en la résurrection, de l’espèrance annoncée en la vie éternelle. Comment la musique et le chant peuvent-ils contribuer à mieux rendre sensibles toutes les richesses spirituelles contenues dans ces 50 jours, de Pâques à Pentecôte ?

Une remarque préalable

Deux réalités essentielles de la fonction musicale doivent être présentes à l’esprit de ceux qui ont mission du choix des chants : si le répertoire mis en oeuvre doit être adapté à l’assemblée locale et en respecter les capacités, il ne faut pas oublier l’autre dimension tout aussi importante du chant liturgique : ouvrir les coeurs au Christ dans l’accomplissement des rites qui sont ceux de toute l’Eglise. Il y aurait autrement risque d’enfermer cette assemblée sur elle-même.

Or, en ce qui concerne le temps liturgique, la liturgie nous offre la possibilité de lui donner à chaque fois sa couleur sonore propre, comme la nature en nos contrées tempérées dispense de façon variable lumière et chaleur. Pourquoi alors le répertoire de nos chants liturgiques est-il devenu de plus en plus uniforme et passe-partout, comme on l’entend dire souvent, non sans raison ?

Pourquoi, la fonction du chant et de la musique en liturgie nécessite l’utilisation d’un répertoire approprié, suivant une distinction désormais classique : le chant ou la musique qui constituent le rite, et le chant ou la musique qui accompagnent le rite. Mais, dans les deux cas, et de façon peut-être encore plus évidente aujourd’hui, quarante ans après le Concile, cela suppose aussi des manières de les mettre en oeuvre différenciées : ainsi sera mieux manifesté le lien étroit entre chant, musique, et rite célébré, dans un espace et un temps liturgiques bien déterminés, et pour une assemblée précise.

C’est seulement ainsi que, dans l’acte liturgique, la musique et le chant peuvent véritablement approter une contribution efficace pour aider les fidèels à vivre plus intensément, personnellement et colletivment, la rencotnre que le Seigneur leur propose.

Voyons maintenant comment mettre en oeuvre cela concrètement dans nos célébrations du Temps pascal.

Une répertoire adapté à l’intelligence du mystère pascal

Au temps de la retenue, de la préparation intérieure propre au Carême succède l’éclat sonore des dimanches de Pâques célébrés dans la joie des membres assemblés manifestant, par le chant, leur "enthousiame", au sens littéral de ce mot : emplis de Dieu présent en son Fils ressuscité.

Cette joie se manifeste déjà par une posture tout à fait favorable au chant et à l’exultation : la station debout. En effet, dans l’église primitive, les chrétiens étaient invités à rester debout le dimanche et pendant tout le Temps pascal. Plusieurs concils ont même légiféré sur ce point (1). Car la station debout est symbolique de la résurrection, de

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