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Concélébration

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De soi, le terme « célébration » implique un grand nombre de personnes célébrantes, c’est-à-dire réunies pour fêter quelque chose ou quelqu’un ; le préfixe con (« avec ») paraît donc superflu. Si la liturgie n’est jamais l’acte d’un seul, mais l’acte d’une communauté qui se laisse insérer dans l’agir divin, toute célébration suppose que chaque participant « concélèbre » avec les autres. Tout acte liturgique engage toute l’Église, celle de la terre comme celle du ciel ; c’est pourquoi les Préfaces évoquent souvent les anges qui, dans la liturgie céleste, socia exultatione concélébrant : ils « concé­lèbrent », dans une commune exultation, la majesté divine.

La messe est l’action sacrée par excellence où tous les membres du Peuple de Dieu prennent la part qui leur revient ; en cette célébra­tion, comme en toutes les autres, tous n’ont pas la même façon de « concélébrer » : « chacun, ministre ou fidèle, en s’acquittant de sa fonction, fera seulement et totalement ce qui lui revient en vertu de la nature de la chose et des normes liturgiques » (Vatican II, Constitution sur la sainte Liturgie, n° 28). Le sens général de « concélébration » se retrouve dans son équivalent grec sulleitour-gein, qui signifie littéralement « faire la liturgie avec ». Le mot de « concélébration » n’a pris son sens technique de célébration commune de la même messe par plusieurs prêtres que vers le XIIe ou le XIIIe siècle.

La pratique de la concélébration, par contre, est très ancienne et représente, dans l’antiquité chrétienne, la manière la plus significative, pour les prêtres, de célébrer l’Eucharistie. Si leur ministère pastoral n’exige pas qu’ils actualisent ailleurs l’unique Mystère pascal, les prêtres « concélèbrent » tout naturellement l’Eucharistie autour de leur évêque. La coutume de la concélébration n’a jamais été abandonnée, ni en Occident ni en Orient (Ibid, n° 57), mais les besoins pastoraux d’une part et la privatisation de la liturgie, ainsi que la perte de son sens intégral au Moyen Age, d’autre part, en ont singulièrement restreint la pratique. Le deuxième concile du Vatican l’a heureu­sement restaurée.

Le Magistère ne cesse de recommander la concélébration, dans la mesure où elle ne prive pas les fidèles des messes qui leur sont nécessaires, parce qu’une telle manière de célébrer l’Eucharistie manifeste plus clairement l’unité du sacrifice de la messe et l’unité du sacerdoce (voir Fraction). La célébration la plus typique de la messe — telle que la décrivent les plus anciens Ordines romani — est celle qui réunit, autour de l’évêque et des prêtres qui concélè­brent avec lui, le plus grand nombre de fidèles : dans cette unique célébration, chacun célèbre selon ce qu’il est, dans l’exercice le plus haut du caractère reçu au baptême et à la confirmation (pour les fidèles) et du caractère sacré de l’ordre (pour les

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