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De l’usage du baptistère en dehors du baptême

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Depuis quelques années, les communautés chrétiennes ont pris conscience de l’importance du lieu du baptême. Et même si certains baptistères sont encore délaissés ou encombrés d’objets de toutes sortes, les curés et leurs équipes pastorales ont cherché et cherchent à redonner au baptistère toute sa place dans l’espace liturgique.

D’heureuses réalisations ont ainsi vu le jour, permettant non seulement de célébrer les baptêmes dans des lieux dignes, mais encore de faire redécouvrir la dimension baptismale d’autres célébrations comme l’eucharistie et les funérailles.

Dans la célébration eucharistique, la préparation pénitentielle peut revêtir quatre formes différentes parmi lesquelles figure l’aspersion. Même si elle est encore peu utilisée, trop peu sans doute, et particulièrement pendant le temps pascal, l’aspersion d’eau bénite est un rite qui parle à nos contemporains, leur permet d’appréhender l’eucharistie comme actualisation du mystère pascal et d’entrer dans la dimension trinitaire de la célébration. A condition que le geste d’aspersion soit bien mis en oeuvre. Dans le temps ordinaire, le Missel romain prévoit qu’un vase d’eau à bénir est placé près du siège de présidence ; le jour de Pâques, on emploie l’eau bénite pendant la Veillée pascale, c’est-à-dire l’eau du baptistère. Les différentes formules de bénédiction de l’eau rappellent fortement que l’aspersion se fait en souvenir du baptême. Il serait bon, cependant, de manifester davantage le lien entre le rite de l’aspersion et le baptême. Certains s’y sont essayés, soit en prenant l’eau au baptistère pendant le temps pascal ; soit en bénissant l’eau au baptistère au début de la célébration en dehors du temps pascal. Cette manière de faire s’est révélée très heureuse, surtout si l’eau est puisée au baptistère, puis versée dans une belle vasque et apportée au président. Non seulement le lien entre le baptême et l’eucharistie est vraiment manifesté, non seulement le bain de notre nouvelle naissance nous est rappelé, mais la préparation pénitentielle nous est proposée comme un véritable retournement du coeur, nécessaire à une juste célébration de notre salut.

Ce retournement peut prendre appui sur l’attitude corporelle quand le baptistère est au fond de l’église : toute l’assemblée, tournée vers le lieu du baptême, au début de la célébration, se retourne vers le lieu de l’eucharistie au fur et à mesure que le prêtre remonte la nef en aspergeant les fidèles. A la fin du rite, chacun a été mis en mouvement ; chacun s’est souvenu que le baptême nous met en marche vers l’eucharistie et que les deux sacrements sont étroitement liés ; chacun a tracé sur lui le signe de la croix, situant la liturgie eucharistique dans la relation d’alliance à un Dieu Père, Fils et Esprit. On voit les avantages de cette pratique : le

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