Lettre d'information

Des chants et de la Musique couleur du temps

L’année liturgique est une traversée dynamique du temps qui trouve son sens ultime dans la plénitude du mystère pascal. C’est du mystère pascal que se nourrissent toutes les liturgies auxquelles nous participons, mais, si notre âme en est restaurée dans chaque célébration, notre intelligence et notre sensibilité le goûtent dans le "peu à peu" du temps qui s’écoule. Le "peu à peu" est nécessaire à notre entrée dans la connaissance du mystère de Dieu, et l’Eglise, dans sa sagesse pédagogique, a déployé l’immense richesse du mystère pascal au long du cycle annuel. Du premier dimanche de l’Avent jusqu’à la fête du Christ Roi de l’univers, les chrétiens sont initiés au mystère pascal, initiation qui ne prendra fin que dans l’éternité.

Si la jeune Eglise avait conscience de célébrer le mystère pascal en chacune de ses liturgies, la conscience de l’année liturgique comme un ensemble théologiquement cohérent doit beaucoup au travail de Dom Guéranger et à son Année liturgique (1). Le retentissement de ce travail s’est fait entendre dans la Constitution sur la liturgie qui confirme l’expression et son contenu théologique en y consacrant un chapitre entier (2).

La Pâque du Christ illumine chaque célébration, mais l’Alleluia pascal ne retentit pas de la même manière dans la nuit de Pâques que dans l’attention délicate du nouveau-né de la crèche. Alleluia qui parvient même à s’effacer tout au long du Carême pour renaître et resplendir de l’inouï de la Résurrection. Ce simple regard sur l’Alleluia nous conduit à nous poser la question du rapport des chants au temps dans la liturgie.

De la couleur du temps...

Peau d’âne avait ses raisons de vouloir une robe couleur du temps. En liturgie, "la variété des couleurs pour les vêtements liturgiques vise à exprimer efficacement et visiblement ce qui caractérise les mystères de foi que l’on célèbre et par suite le sens de la vie chrétienne qui progresse à travers le déroulement de l’année liturgique" (3) Voilà un repère simple pour la liturgie, quatre couleurs qui donnent à voir rapidement les principales caractéristiques du temps liturgique : par exemple la fête en blanc, la pénitence ou la préparation pénitentielle en violet. Le chant dans nos liturgies rend-il si facilement ce service ? Laissons-nous au chant et à la musique la capacité de caractériser, selon leur mode propre, les mystères de foi que nous célébrons ? Nos chants connotent-ils véritablement le temps liturgique ?

...à la couleur du chant

Si l’Alleluia sait passer par toutes les couleurs du temps, voire même disparaître au profit d’une heureuse "abstinence", les parties chantées et l’accompagnement musical de la célébration liturgique sont appelés à suivre le même mouvement qui n’est autre que celui du temps qui avance dans le rayonnement pascal.

Les chants de la musique font entendre la couleur du temps. L’Avent développe des

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