Lettre d'information

Des chants et de la Musique couleur du temps

tonalités bien différentes de celle du Carême, quant au temps pascal, il déborde d’une allégresse qui ne se retrouve pas de la même manière dans le temps ordinaire. Il en va de l’intelligence de la liturgie que de donner au chant la couleur qui s’harmonise avec l’ensemble de la liturgie célébrée dans le temps des hommes d’aujourd’hui.

Chant et musique, nœud d’une rencontre

La musique appartient au langage non verbal de la liturgie, elle entraîne les fidèles sur le terrain de l’expérience sensible. Elle fait goûter la présence du Christ qui parle sous un autre mode que le nôtre. Le chant reçoit de la musique sa capacité de "séduire" (4), c’est-à-dire à conduire plus loin que lui-même et à toucher au cœur. En même temps, les paroles qu’il énonce donnent sens à cet au-delà qu’il dévoile. Parole et musique s’unissent dans une étroite connexion pour déployer les textes liturgiques et conduire les fidèles à la rencontre du Christ qui se donne. Le chant et la musique sont comme la pluie et la neige qui fécondent la terre de notre humanité pour lui faire produire le fruit divin. C’est pourquoi le chant et la musique ne peuvent pas être ajoutés à la liturgie comme un simple ornement, ils ouvrent le chemin de Dieu vers l’homme et de l’homme vers Dieu.

Le service de la liturgie

Le chant doit "être accordé à l’action sacrée, au caractère du jour ou du temps (5). Il en va de même pour la musique. La Fête des fêtes, Pâques, verra jaillir des polyphonies lumineuses entraînant toute l’assemblée dans l’expression du chant nouveau de la vie nouvelle. Et cette lumière lui sera réservée. Noël qui célèbre la venue du Sauveur aura une joie aux accents de tendresse dont nos oreilles gardent bien la mémoire grâce aux nombreux cantiques populaires. En Avent et en Carême, la sobriété est de mise. Le chant à une seule voix conviendra, l’accompagnement musical travaillera dans les demi-teintes. Ces temps de préparation gagneront à creuser le manque pour qu’éclate davantage la joie de la fête. C’est le vide qui fait désirer la rassasiement, et c’est dans le silence que la Parole se fait entendre.

Du choix et du discernement

La réforme conciliaire a ouvert la porte à une vaste création de chant liturgique. Heureux foisonnement de l’expression de la foi, mais en contrepartie, difficulté croissante dans le choix d’un répertoire bien ajusté au temps liturgique.

Le répertoire grégorien possédait des chants propres à marquer fortement les temps liturgiques, tel le Rorate caeli desuper de l’Avent. Nul ne pouvait ignorer le temps dans lequel il entrait en entendant ce chant. Il est bon, dans les communautés paroissiales, de retrouver l’usage d’un chant propre à connoter un temps liturgique donné. Ce chant qui sera repris plusieurs dimanches à la suite pourra marquer nettement le temps de Dieu dans l’histoire de notre propre salut. On pourra en varier la mise en œuvre

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