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Des couleurs lumineuses : les nouveaux vitraux à St Martin d’Harfleur (76)

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Les 14 et 15 janvier 2012, Harfleur fête les nouveaux vitraux de l’église Saint-Martin.

Depuis près de cent ans, l’église attend une vitrerie neuve puisqu’elle a perdu les verrières peintes par Drouin, dans le style du XIXe siècle tardif, quand l’explosion d’une usine, surnommée « la poudrière belge », a fait sauter, en 1915, presque tous ses verres. La Seconde guerre mondiale réduit encore les panneaux survivants, les baies sont closes de verre blanc et les remplages flamboyants de plaques de fibrociment. Toitures endommagées, clocher éventré, Saint-Martin porte longtemps, comme un grand blessé, un carcan d’échafaudages qui monte jusqu’au faîte de sa belle aiguille de pierre. Suivent la restauration de la façade ouest et celle de son portail qui réservait une belle surprise puisqu’il en cachait un autre !

Conscients de la nécessité de donner à l’église un autre éclairage, maire et curé s’entendent sur un point : le thème iconographique des futurs vitraux sera le partage, dont saint Martin a donné l’exemple lorsqu’il rencontra un pauvre mendiant. L’année 2002 marque le point de départ de la restauration avec l’étude préalable des maçonneries des quinze baies, approuvée par la DRAC, étape indispensable que l’architecte en chef des Monuments historiques chiffre à 1 000 000 d’euros environ.

2002-2012 : dix ans pour donner à l’église une lumière nouvelle , filtrée par 280 m2 de verre. La Ville d’Harfleur, maître d’ouvrage, crée un comité de pilotage en 2005 et, l’année suivante, s’attelle aux demandes de subventions. Les membres du comité de pilotage sont choisis pour leur appartenance à trois groupes équilibrés, Etat, Ville et Eglise. Elle invite le Service national d’art sacré et la commission diocésaine à en faire partie. Elle retient la procédure de la commande publique qui implique la présence active du Ministère de la culture, par l’intermédiaire de la Direction des arts plastiques (DAP), pour financer une création contemporaine. Tout sera mis en œuvre cependant pour que le choix de l’artiste n’apparaisse pas comme imposé par le ministère.

Les membres du comité de pilotage vont vivre une aventure passionnante car il leur faut tout préparer pour lancer le concours, en définir les étapes, en rédiger la publicité, élaborer le « programme », dossier remis aux artistes sélectionnés. Dans ce domaine, on ne trouve pas de modèle : chaque commande est singulière. Il faut souligner la volonté de la Ville d’Harfleur de ne pas aller trop vite, de prendre le temps de rencontrer, à Harfleur ou à Rouen, la DAP, la DRAC et le FRAC (Fonds régional d’art contemporain) pour se donner une véritable formation par l’étude de dossiers d’artistes ou la visite de l’église de Villenauxe, près de Troyes, et celle du Centre international du vitrail à Chartres. Cette préparation des

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