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Du Baptême à la confirmation ? Pour une pastorale de l’initiation chrétienne

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Par Philippe Barras

Un baptême non suivi de la confirmation est-il un vrai baptême ?

Posée comme cela, la question semble assez immédiate : oui ! Le baptême est un sacrement à part entière qui ne dépend ni de la qualité du ministre, ni de la qualité du baptisé (suivant la distinction augustinienne entre le sacrement lui-même et le fruit du sacrement), ni même du zèle de l’Église à vouloir continuer le chemin d’initiation. Et pourtant, nous ne sommes pas à l’aise devant le fait que nombre de petits enfants baptisés ne poursuivent pas leur initiation et ne reçoivent pas le sacrement de confirmation. Un certain nombre, quand même, se prépare à communier dans l’assemblée, mais après ? Et les autres ? Par ailleurs, on entend aussi le « raz le bol » de certains responsables pastoraux devant une demande baptismale qu’ils jugent trop superficielle, voire superstitieuse, parce que les parents n’envisagent pas plus que cela, avec le baptême, la catéchisation et la sacramentalisation requise par l’Église. Certains disent même qu’on « brade les sacrements » ! Les évêques de la Commission épiscopale de liturgie avaient bien tenté de désamorcer un tel malaise qui, en fait, fait porter toute la responsabilité du « non-devenir chrétien » sur les parents (même s’ils y ont leur part) :

« Devant une situation difficile, peut naître une mauvaise conscience du fait que les résultats escomptés dans la pastorale sacramentelle ne sont pas obtenus. Il n’y a pas de scandale à ce que les sacrements ne produisent pas tout ce que nous souhaiterions. Il faudrait plutôt y voir un lieu d’épreuve qui nous permet d’être réalistes et de renoncer à maîtriser tant l’action de Dieu que l’avenir des autres » (1).

Cette réponse qui vise, très justement, à déculpabiliser n’apporte pas pour autant de solution. Dans le même temps – et le texte des évêques poursuit dans ce sens –, nous ne pouvons nous satisfaire de cet état de fait : de nombreux petits enfants baptisés ne sont ni confirmés, ni eucharistiés. C’est pourquoi, la réponse à la question posée en titre de ce paragraphe demande à être quelque peu nuancée. Nous ne sommes plus au temps de saint Augustin : une pratique millénaire des sacrements dans une société chrétienne, où devenir chrétien allait de soi et faisait partie du paysage social, marque encore les esprits même si, aujourd’hui, l’Église insiste de nouveau sur la démarche de conversion que le baptême suppose. De même, si la compréhension de l’« ex opere operato » (2) des sacrements se justifiait pleinement, à l’époque de saint Thomas d’Aquin, dans une recherche de cohérence sur la causalité de la grâce sacramentelle, elle risquerait aujourd’hui de nous entraîner dans une approche trop matérielle du sacrement, voir même magique.

Si le baptême est intrinsèquement lié à la confirmation et à l’eucharistie qui le suivent pour

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