Du « sacré » dans l’art par Etienne Alméras,
délégué diocésain à la Commission d’art sacré
Dieu s’est fait homme et ce que les théologiens appellent le mystère de l’Incarnation est pour les chrétiens ce qui donne une dimension insoupçonnée aux œuvres d’art qui par nature déjà élèvent l’âme vers le beau et le vrai…
« LE VERBE » SE FAIT « CHAIR »
Ce qui nous touche dans une œuvre d’art, la force de sa présence, se manifeste déjà dans la juste utilisation du matériau, de la terre, de la pierre, du bois, du marbre, des pigments colorés… Elle s’impose à nous et, en même temps, elle se laisse approcher, toucher. Elle a quelque chose de charnel ou d’aérien, de lumineux. Une œuvre d’art peut conduire par la contemplation de la création, à la contemplation du Créateur et faire écho à l’invisible. Elle parle aussi, et particulièrement au chrétien, par son humanité, sa tendresse, son humilité et aussi par sa présence charnelle ; toute réalisation qui essaie de traduire les expressions concrètes des sentiments d’un homme, d’une femme, d’un enfant… paisibles, fraternels, douloureux, implorants... évoque pour nous « Le Verbe qui s’est fait chair » et l’« Ecce homo ! ». Dans un premier sens, pour nous l’art est sacré quand il nous invite à être davantage, nous aussi, « frères universels ».
L’INVISIBLE SE REND VISIBLE
Dès ses origines, l’homme a essayé d’exprimer par l’art sa relation à la nature, à ses semblables, à l’au-delà. Sur les parois rupestres, dans l’aménagement de ses sépultures, dans ses premiers modelages et monuments en pierres levées, il exprimait déjà sa mémoire et son désir d’éternité. Dans l’aménagement de l’espace pour la prière, dans le décor de ses absides et de ses sols, par la solidité de ses autels et de ses voûtes, par la vénération de ses martyrs, la liturgie chrétienne a voulu rendre gloire au Père et à son Fils, Jésus Christ, et faire mémoire de l’histoire du Salut. Ce que l’on appelle dans l’Eglise « art sacré » est la conjonction de la foi de la communauté qui commande une œuvre au service de la prière et du talent de l’artiste. C’est l’artiste qui essaie de traduire cette foi grâce aux ressources de son art et à cette impalpable intuition, ou inspiration, qui entrouvre un espace vers l’absolu. Un invisible qui s’est rendu visible et sensible en Jésus-Christ.
ET, IL N’Y A PAS QUE LES ARTS PLASTIQUES…
Par tous ses sens, l’homme a toujours chanté la gloire de Dieu. Nous avons essayé de le montrer sur « la place des arts », au 40ème anniversaire du diocèse, à Valenton en 2006. Nous voudrions, à partir du 11 octobre de cette année, le montrer à nouveau, et tous les ans à cette date, lors des « Rencontres de la cathédrale de Créteil ». Nous espérons vous rencontrer nombreux sur « Le chemin des Arts ».
