Lettre d'information

Facture d’orgue et liturgie

Aujourd’hui où les comités financiers des paroisses sont de moins en moins sensibles aux questions concernant les instruments, peut-on encore parler de ce sujet qui concerne les relations entre les facteurs d’orgue, c’est à dire les vrais artisans de ce métier d’art, et la liturgie. Dans nombre de paroisses on utilise maintenant un orgue numérique ou électronique semblant largement satisfaire les communautés qui comprennent difficilement l’attachement des organistes à l’orgue à tuyaux. Il est vrai qu’un orgue à tuyaux demande un entretien régulier et que lorsqu’il faut réaliser une restauration ou un relevage, les coûts financiers sont importants. Il faut cependant se rappeler que les orgues numériques ou électroniques ne sont pas construits pour durer et que l’on doit changer régulièrement les appareils si l’on veut que l’instrument fasse un « service minimum ». Il n’y a pas de vrai réparation de ces appareils qui évoluent en permanence et apparaissent désuets lorsque les premiers ennuis arrivent. Ce préambule étant fait, venons-en au sujet qui nous préoccupe.

Construire un orgue pour la liturgie ?

La question de la facture d’orgue et de la liturgie se pose en premier lieu lorsqu’une communauté décide d’acquérir un instrument pour accompagner la liturgie. Cette communauté doit se poser plusieurs questions fondamentales

Quel rôle nous voulons donner à l’instrument ?

Cette question est fondamentale si l’on veut avoir l’instrument qui convient à l’objectif voulu. En effet, si un orgue est construit uniquement pour l’accompagnement, la composition ne sera pas la même que si nous envisageons également pour lui un rôle d’instrument soliste. Nous avons un exemple intéressant à l’abbaye cistercienne de Tamié. Les moines ont voulu un instrument au service du chant de l’Office. Cela a déterminé la place de l’instrument au-dessus des stalles et la composition de l’instrument essentiellement basé sur des jeux de huit pieds et, bien entendu, la mise en place d’une boîte expressive devenant indispensable dans ce type d’utilisation. Cette question du rôle de l’instrument doit surgir d’une réflexion entre les différents acteurs de la liturgie, le président de l’assemblée, le chef de chœur, les animateurs et bien entendu l’organiste. Il s’agit de déterminer les différentes interventions de l’instrument : accompagnement de l’assemblée, du chœur, du soliste, plages musicales instrumentales, mise en place d’animations par des concerts spirituels, etc. Cela permettra d’établir un cahier des charges. C’est alors que pourra s’engager une réflexion avec un ou plusieurs facteurs d’orgue. Il sera utile de voir et d’entendre diverses réalisations de ces facteurs pour se rendre compte de leur savoir-faire et de l’écoute qu’ils pourront avoir du cahier des charges présenté. Il n’est pas exclu de choisir

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