Lettre d'information

Facture d’orgue et liturgie

un instrument « typé » (par exemple l’orgue de transept de Metz) à condition de bien mesurer l’impact liturgique. Dans ce cas, le choix de l’organiste est important, car c’est bien lui qui saura utiliser correctement un tel instrument. Dans le cas de Metz, la plupart des offices sont justement accompagnés par l’orgue du transept qui a une conception et une harmonie très particulière, utilisant même le tempérament inégal. Sur le plan musical, nous y gagnons en lisibilité et en beauté, mais l’organiste doit connaître à fond les règles de la transposition, de l’harmonie au clavier et posséder une grande maîtrise du clavier. Ce n’est d’ailleurs pas nécessairement en cherchant un « orgue à tout faire » ou de conception « généraliste » que l’on aura l’instrument idéal. La beauté d’un instrument dépend, en grande partie, de sa conception, de son exécution parfaite sur le plan technique et de son harmonie. Le facteur d’orgue a ici une place tout à fait centrale. C’est donc d’un dialogue constructif entre les utilisateurs et le facteur d’orgues qu’une réalisation véritablement artistique pourra surgir. Il n’existe pas d’« orgue modèle », ce serait contraire à la notion même de l’instrument qui doit s’adapter à l’édifice et à sa fonction. Á l’issue du dialogue, l’organiste devra, à son tour, s’adapter à l’instrument déterminé et lui donner sa consistance musicale. Dans la restauration d’un orgue, et notamment la restauration d’un orgue typé, cette notion va bien entendu prévaloir, car il faudra sauvegarder un chef d’œuvre capable de s’intégrer dans le projet liturgique. La formation de l’organiste permettra une parfaite adéquation entre l’instrument et sa fonction.

Quelle est l’importance de l’édifice ?

Cette question est importante car elle détermine en fait le nombre minimum de jeux qu’il sera nécessaire de construire pour que l’instrument remplisse correctement son rôle. Un édifice de moyenne importance pourra se contenter de 10 à 15 jeux. Un édifice important devra comporter de 30 à 40 jeux. Le choix aura une influence sur le budget à prévoir. Un orgue modeste peut remplir parfaitement son rôle à condition qu’il soit bien conçu, bien placé et harmonisé en fonction de l’édifice.

Quel emplacement choisir ?

La position au fond du chœur de l’église n’est jamais le choix idéal pour un instrument, sauf lorsque aucune autre solution n’est envisageable. En effet, le buffet risque de prendre le pas sur l’autel, élément majeur du sanctuaire. Nous avons connu ce cas à Toulouse avec l’arrivée de l’orgue Callinet dans la paroisse Saint-Marc. La tribune trop petite ne pouvait pas s’agrandir et une tribune dans la nef aurait dénaturé l’édifice. Le buffet de grande qualité, dans ce cas, a finalement rehaussé la beauté générale du chœur. C’est également cette

<< 1 2 3 >>

Enregistrer au format PDF  Version imprimable de cet article

Sur le même thème :