Lettre d'information

Homélie et musique

On pourrait, d’emblée, et légitimement, se demander ce que l’homélie entretient comme rapport avec la musique. N’est-t-elle pas le lieu du discours parlé par excellence ? Ce temps où le ministre explicite et commente la parole de Dieu, l’actualise... La prédication rejoint le mouvement de la Révélation en étant un événement de communication ; elle est parole ecclésiale dont la mission est de faire advenir l’Évangile dans le quotidien de ceux qui se laissent toucher par cette Parole. L’homélie, enfin, ne saurait se passer d’outils intellectuels, exégétiques et théologiques, pour garantir une juste interprétation du texte biblique. Et la musique dans tout cela ? Elle n’est pas si loin !

L’homélie fait, généralement, appel au discours oral, qui est lui-même une catégorie du langage. Et le langage prend place dans tout un processus complexe de communication. N’oublions pas que la musique est, elle aussi, un langage : on parle ainsi volontiers du langage musical... La musique s’insère, quoique différemment, certes, dans un acte de communication entre le compositeur, l’interprète et l’auditeur. Musique et homélie participent donc d’une même réalité de communication. Concrètement, qu’est-ce que cela peut donner ?

La musique comme soutien de la méditation.

Enchaîner homélie et profession de foi, au cours de la célébration de l’eucharistie, sans laisser un temps de méditation serait inadéquat et, pour une part, priverait l’homélie d’une indispensable intériorisation. Pourquoi ne pas introduire, et cela se fait déjà beaucoup, un moment de musique ? Un chant pourrait être repris par l’assemblée (le chant d’entrée, par exemple, que le prédicateur aurait repris dans son propos...) ; l’orgue pourrait reprendre le thème d’un chant lancé par le prédicateur au cours de l’homélie ; l’organiste pourrait improviser sur un thème liturgique approprié, jouer un choral ou, mieux encore, ré-exposer musicalement l’homélie avec sa sensibilité... Une bonne raison pour lui d’écouter ce qui se dit ! Et je parle par expérience.

La musique comme ponctuation de l’homélie

Plus encore que précédemment, il s’agirait ici d’intégrer, un peu plus, la musique, comme langage, à celui de l’homélie. Le prédicateur se tairait alors (belle leçon de modestie) pour faire un peu de place à la musique. Cela demande quelques efforts : La musique ne devrait pas rallonger excessivement la durée de l’homélie. Notre civilisation médiatique a fait évolué les lois de l’oral, la prédication se doit d’être plus courte qu’autrefois. L’homélie devrait être rigoureusement préparée sur le plan formel (« ce qui se conçoit bien s’énonce clairement »).

Un exemple : à Saverne (Bas-Rhin), pour le dimanche du Christ-Roi, et celui de la sainte Cécile, patronne de la chorale paroissiale, le prédicateur ‑ qui

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