Lettre d'information

Hommage à Mgr Paul Carrière

Apprenant le décès de Monseigneur Paul CARRIERE, le département « Art Sacré » de la Conférence des évêques de France ne saurait oublier celui qui fut membre de la Commission Episcopale de Liturgie et de Pastorale Sacramentelle (C.E.L.P.S.) de l’épiscopat français et, à partir de 1969, fondateur de la revue « Chroniques d’Art Sacré ». C’est ainsi qu’il proposa à tous les diocèses de France les statuts types des commissions diocésaines d’Art Sacré œuvrant pour que la liturgie soit « le sommet auquel tend l’action de l’Eglise, et en même temps, la source de toute sa vertu. » En 1978, Monseigneur Paul CARRIERE prononça le discours d’ouverture du Congrès d’Avignon « Espace et célébration ». Ses paroles résonnent avec une étonnante actualité : nous les réentendons 40 ans plus tard…

Père Norbert Hennique, Responsable du Département national d’Art Sacré

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« Un regard et une réflexion s’imposent sur les espaces que nous avons l’habitude d’habiter tant bien que mal et que nous adaptons avec plus ou moins de bonheur. Un espace est un tout qui a beaucoup plus d’influence qu’on ne le pense sur notre comportement et sur notre prière…

La célébration liturgique est conditionnée par le cadre qui lui est offert…Et la foi du peuple de Dieu s’exprime nécessairement par un « dire » plus ou moins adapté à l’époque vécue, aux régions géographiques, et elle fait appel pour cela à toutes les ressources de l’art et de l’ingéniosité de l’homme.

Notre regard sera différent selon le point de vue où nous sommes placés et selon ce que nous cherchons. L’usager lui-même, est en principe le peuple de Dieu qui se rassemble et qui célèbre, mais il est aussi le fidèle isolé qui cherche un lieu favorable pour sa prière personnelle et sa dévotion mais il y a aussi le visiteur motivé parfois seulement par l’émotion esthétique. L’œil du conservateur ne sera pas celui de l’architecte, celui du pasteur n’est pas celui de l’artiste. Mais ils devraient pouvoir se retrouver tous unis dans une communion devant ce qui est beau, dans une même répulsion devant ce qui est laid.

Promouvoir la beauté, « reflet de l’éternel vivant », devrait être l’objectif de tous devant un édifice à construire, un lieu de culte à aménager, un objet à mettre en valeur.

Sans entrer dans le difficile problème de l’Art Sacré, ni dans la définition de ces deux mots – qu’est-ce que l’Art Sacré ?- tous devraient se rejoindre, pour reprendre le mot de Bazaine, dans « le sentiment mystérieux d’une transcendance qui éclate dans l’ordre naturel ». Mais il est vrai que des gouts et des couleurs !

Tout ce que l’Art sacré a produit depuis des siècles vient de ce que les communautés de foi ont cherché à exprimer ce que croyaient, ce

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