Lettre d'information

In mémoriam Lucien Deiss

Homélie prononcée par Mgr Fréchard lors de la sépulture du P. Lucien Deiss

une recherche pastorale souvent liée à celle de Jean-Marie Lustiger, alors aumônier des étudiants de Paris. Textes importants aussi pour sa propre vie et pour la nôtre, parce qu’il les avait vécus dans sa chair vive. Il les habitait, ils avaient pris place dans la mémoire de sa foi. Il les partageait avec ses frères, non seulement francophones, mais d’autres ères linguistiques, notamment anglophones des Etats-Unis d’Amérique.

Cette parole pour lui était une question de vie profonde. De vie quotidienne d’abord, dans le sens de donner signification aux gestes habituels, aux circonstances de la vie quotidienne, notre prière, notre joie, notre peine, notre souffrance aussi. Dans la prière secrète comme dans la prière liturgique. Il gardait un attachement réel au chant grégorien de la Parole de Dieu. Il en avait inspiré le goût à combien de religieux au cours de leurs études ? Sous sa direction la polyphonie classique avait trouvé une interprétation d’une grande qualité au service de la même Parole.

Qui écoute ta Parole, Seigneur, ne verra jamais la mort, il possède en lui la vie éternelle. A qui irions-nous, Seigneur ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Sans te voir nous t’aimons, sans te voir nous croyons et nous exultons de joie, Seigneur, sûrs que tu nous sauves, nous croyons en toi. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, Dieu de tendresse et Dieu de pitié, Dieu plein d’amour et de fidélité, Dieu qui pardonnes, …Souviens-toi de Jésus Christ ressuscité d’entre les morts. Souvent, ses amis et moi nous le lui avons chanté à son chevet. Grâce à Lucien Deiss, l’un des derniers conseils de saint Paul à son disciple Timothée habite désormais la mémoire de nombreux croyants, il nourrit leur espérance.

Son désir était encore plus ambitieux, épousant pleinement le renouveau de la liturgie née de Vatican II, ce n’était pas seulement une question de mémoire vive à nourrir avec soin, mais de lui offrir l’écrin le plus prestigieux au cœur de la célébration liturgique, de l’Eucharistie. Il n’est plus alors question de nous souvenir ensemble, c’est bien davantage de vivre la réalité vivifiante de Jésus mort et ressuscité, son offrande totale à son Père dans sa Pâque. Dans la liturgie chrétienne, nous sommes contemporains du sommet de notre histoire humaine, quand poussé par l’Esprit éternel, Jésus, l’Agneau de Dieu, est définitivement victorieux du péché du monde par l’amour de son Cœur transpercé et victorieux pour toujours de la mort des hommes au matin de Pâques.

Le Corps du Christ que nous partagerons n’est-il pas le Verbe, la Parole de Dieu dont nous parle saint Jean, qui a pris chair dans le sein de Marie ? Qui écoute ta Parole, Seigneur, ne verra jamais la mort. Je suis le Pain de vie, Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et moi je le ressusciterai au dernier jour. Amen.

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