Lettre d'information

In mémoriam Lucien Deiss

Homélie prononcée par Mgr Fréchard lors de la sépulture du P. Lucien Deiss

écoute ta parole, Seigneur, ne verra jamais la mort. Notre foi au Christ, vécue dans notre Baptême et notre Confirmation, s’appuie sur la Parole de Dieu, comme le psalmiste le disait déjà : « Ta Parole, Seigneur, est la lumière de mes pas, la lampe de ma route ». Jésus ajoute en saint Jean : « Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. » L’apôtre Pierre s’écrie : « A qui irions-nous, Seigneur ? Tu as les paroles de la vie éternelle. » Il ne s’agit pas seulement de connaissance intellectuelle, mais bel et bien de vie pour l’homme de chair et de sang. Dieu n’est pas muet au sujet de la mort des hommes. À Naïm, quand Jésus avait croisé le cortège funèbre qui conduisait en terre le fils unique d’une veuve, Jésus avait été saisi de pitié. Saint Luc nous en a gardé le souvenir. À Béthanie, Jésus fut bouleversé d’une émotion profonde devant la peine des deux soeurs de son ami Lazare, devant son tombeau il a pleuré.

A nouveau il fut repris par l’émotion. Saint Jean en témoigne. Jésus commande à Lazare de sortir vivant de son tombeau. Quelques jours plus tard, Jésus lui-même était affronté à la souffrance et à la mort, non par la maladie comme Lazare, mais par la violence acharnée d’adversaires implacables. Trois jours après, il apparaissait bien vivant à ses disciples, aux femmes d’abord, puis aux Apôtres, aux pèlerins d’Emmaüs, leur prouvant la réalité charnelle de son retour à la vie, désormais victorieux de la mort, pour lui et pour nous. Selon saint Jean, dans son discours sur le pain de vie, par quatre fois, Jésus avait affirmé déjà que la volonté de son Père était qu’il ressuscite au dernier jour ceux qui croiraient en lui. Quand Jésus ressuscité se manifeste aussi clairement que nous le rappelait saint Luc, en lui, la promesse prend corps, elle acquiert une réalité concrète. En Jésus la mort devient un passage. Sans rien perdre de son mystère, la mort des hommes, elle aussi, devient passage vers la participation à la vie nouvelle de Jésus vainqueur du péché et de la mort.

Qui écoute ta parole, Seigneur, ne verra jamais la mort. En Lucien DEISS nous accompagnons jusqu’à sa dernière demeure, un religieux, un prêtre qui, durant toute sa vie, a subi la fascination de la Parole de Dieu et qui l’a servie avec assiduité par une recherche exigeante. Par le chant il arrachait à notre lecture habituée des paroles de feu pour les planter dans notre vie de croyants. Il voulait donner à cette Parole de vie une dimension nouvelle d’expression joyeuse afin de permettre au peuple de Dieu de mémoriser cette Parole et d’en vivre davantage dans toutes les situations de son existence.

Il nous a fait chanter la parole des prophètes, des Apôtres, de Jésus lui-même, de la grande Tradition de notre Eglise. Des textes importants pour sa foi et la nôtre, parce qu’ils les avait longtemps portés dans sa prière et dans

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