Lettre d'information

L’Agneau de Dieu

"La fraction de pain commence après le rite de paix... L’invocation "Agneau de Dieu" est ordinairement chantée par la chorale ou le chantre et le peuple y répond ou bien elle est dite à haute voix. Cette invocation accompagne la fraction du pain et peut donc être répétée autant de fois qu’il est nécessaire jusqu’à ce que le rite soit achevé. La dernière fois, elle est conclue par les mots : "Donne-nous la paix" (PGMR n° 83)

Le chant de l’Agneau de Dieu est au départ une petite litanie introduite dans la liturgie à l’époque du pape Serge 1er (687 - 701). On la chantait pendant la fraction du pain dont la durée pouvait être importante puisque les ministres rompaient les pains consacrés destinés à la communion des fidèles. La litanie avait pour but de rappeler que le Christ était la Victime qui, par son sacrifice, purifiait le monde du péché. Progressivement, surtout à partir du moment où on a utilisé des hosties déjà fractionnées, la litanie chantée s’est réduite au point qu’il n’en reste aujourd’hui que trois courtes invocations.

Son sens

L’expression même, Agneau de Dieu, peut paraître obscure et poser des questions. Certains pensent même, un peu vite, qu’elle est incompréhensible pour nos contemporains, et ne correspond plus à la culture d’aujourd’hui. Alors, on remplace l’Agneau de Dieu par un autre chant. En agissant ainsi, on élimine la question, et donc la chance de pouvoir expliquer un élément de la liturgie.

Pour en saisir le sens, il nous faut revenir à l’histoire du peuple de Dieu et à la sortie d’Egypte (Exode 12, 21 - 27). Ce soir-là, l’agneau de la libération de l’esclavage est mis à mort dans chaque maison et démembrée. Son sang marque les maisons des esclaves enfin libérés. Plus tard, dans le désert, en mémoire de cette nuit, Moïse rassemble le peuple pour écouter la parole de Dieu et lui offrir, en sacrifice d’expiation pour les péchés, un bouc dont le sang répandu signifie le pardon des péchés et le rétablissement de l’Alliance (Lévitique 16, 15 -19).

Mourant sur la croix pour nos péchés, le Christ est le nouvel agneau de la nouvelle Alliance dont le sang est versé pour nous : "Ceci est la coupe de mon sang, le sang de l’Alliance nouvelle et éternelle, qui sera versé pour vous et pour la multitude, en rémission des péchés"(prière eucharistique n° 2). Désormais, parce que l’unique sacrifice du Christ est parfait, tous les autres sacrifices n’ont plus lieu d’être : plus une goutte de sang ne sera versée. Il ne peut plus y avoir d’autre agneau pascal que celui qui mourut sur la croix et rend présent son sacrifice sous la forme du pain et du vin dont il nous fait son corps et son sang. C’est la raison pour laquelle nous chantons l’Agneau de Dieu pendant que le prêtre rompt le pain.

La réalisation

Redécouvrir la valeur significative du geste de la fraction du pain ne règle pas tout. En effet, de nombreux "Agneau de Dieu"

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