Lettre d'information

L’Agneau de Dieu

sont très brefs et écrits sous la forme ternaire héritée de ce qui restait de la litanie primitive. Ces mélodies courtes sont parfaitement adaptées si elles accompagnent le geste de fraction dans toute sa durée. D’autres formes sont disponibles. Elles comprennent souvent des tropes (versets qui précèdent l’invocation) qui mettent en évidence un des aspects du mystère plus particulièrement célébré.

Si l’on sait que la fraction du pain sera rapide, on retient une formule qui fera chanter deux ou trois invocations simples. Si l’on sait que la fraction prendra du temps, par exemple lors d’une concélébration, on retient une formule plus longue qui permettra d’accompagner le geste de fraction et la distribution du pain aux concélébrants. Le chef de chœur ou l’animateur du chant ont alors à appréhender la durée du rite pour s’y caler.

Mais nous pouvons aller plus loin dans la réalisation. En effet, la qualité musicale et donc l’enrichissement du rite demandent que les chanteurs s’impliquent dans l’action. De quelle manière ? D’abord en ayant conscience des paroles chantées et de leur rapport au rite ; ensuite, en regardant ce qui se passe à l’autel pour que le geste du prêtre donne sens au chant. On peut encore retrouver une pratique qui a existé : deux chanteurs s’avancent ; il se placent de part et d’autre de l’autel avant le geste de fraction, ce qui focalise le regard de tous les fidèles sur l’acte de la fraction. Leur regard contemple le mystère du Corps du Christ, "Agneau de Dieu". On voit comment cette manière de faire peut renouveler le regard d’une assemblée sur le geste où Jésus se donne à reconnaître : "Quand il fut à table avec eux, il prit le pain, dit la bénédiction, le rompit et le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent" (Luc 24, 30 - 31)

Serge Kerrien

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