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L’art du vitrail, un chemin de lumière

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A l’âge d’or des cathédrales, une relation ambiguë liait l’homme et le temps. Encadré par l’Eglise, le temps revêtait une symbolique forte et prégnante. Temps cyclique, l’année était rythmée par les saisons, les travaux des champs et les fêtes religieuses. Profane et sacré s’interpénétraient ainsi au point que nos cathédrales en portent toujours les traces : elles portent en elles le symbole du temps. Il n’est donc pas rare de remarquer des représentations des différentes saisons ou encore celles des signes du zodiaque. Mais ce temps est aussi celui qui passe inexorablement, avec en toile de fond la peur omniprésente de la mort. Et, dans ce contexte, l’espérance d’une vie nouvelle renouvelée.

La force du symbole

Le lieu église doit alors permettre au fidèle de faire l’expérience de Dieu, de s’élever vers lui, non par voie intellectuelle - comme le faisaient les grands théologiens qui ont pensé les cathédrales - mais avec ses sens. Tout un programme iconographique est donc pensé par les savants de l’époque, programme qui n’est pas étranger à la vie liturgique que les fidèles sont invités à suivre quotidiennement dans l’année.

La cathédrale de Chartres peut nous transplanter dans cet univers de sens. Architecture, sculptures, peintures, vitraux, toutes ses unités artistiques forment un ensemble cohérent de significations et de symboles : pris dans leur totalité, les unes par rapport aux autres, elles délivrent un message fort. Les vitraux participent à cette création de sens. Eux qui reflètent la lumière divine pour faire de l’édifice un vaisseau de lumière, image de la Jérusalem céleste. La Jérusalem céleste existe et peut exister ici-bas. Toute la vie de l’homme, au quotidien, doit resplendir de cette lumière divine, l’homme est invité tout au long de l’année à instaurer sur terre cette cité sainte.

Or, l’année est faite de ses moments de pénitence et de ses moments de joie indissociables de l’histoire du salut de l’humanité. L’image incite alors les fidèles à entrer dans les moments liturgiques célébrés par l’Eglise. Toute une correspondance entre un temps liturgique et la déambulation est ainsi développée ; elle guide le parcours du fidèle : la déambulation devient un chemin de vie, un chemin de résurrection, sur lequel le fidèle est invité à marcher pour trouver la vraie lumière.

Un chemin de pénitence

L’histoire du salut commence au portail occidental de l’édifice. Invitant à entrer, la porte est ce passage de l’extérieur à l’intérieur, de la mort à la vie, à l’instar du baptême : si la déambulation est un chemin de vie, elle l’est tout d’abord par son début, l’entrée dans la vie chrétienne. La scène du Jugement dernier sur le tympan de la façade occidentale rappelle aux hommes qui entrent dans le lieu qu’ils sont invités à bien se comporter ici-bas pour acquérir la vie éternelle. En même temps, elle symbolise l’obscurité

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