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L’autel dans la liturgie eucharistique [3]

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C’est bien sûr dans l’eucharistie que l’autel apparaît comme lieu central. En effet :

« L’autel, où le sacrifice de la croix est rendu présent sous les signes sacramentels, est aussi la table du Seigneur, à laquelle dans la messe, le peuple de Dieu est invité à participer ; il est aussi le centre de l’action de grâce qui s’accomplit pleinement par l’Eucharistie. » (Présentation générale du Missel romain, PGMR n° 259)

Mais, là encore la liturgie eucharistique n’est en rien monolithique. Elle fait écho à la pluralité des actions du Christ lors de la dernière Cène, diversité que le Nouveau Testament exprime dans le récit de l’institution et que rappelle la PGMR (n° 48) :

« Le Christ prit le pain et la coupe, rendit grâce, fit la fraction et les donna à ses disciples, en disant : “Prenez, mangez, buvez ; ceci est mon Corps ; ceci est la coupe de mon Sang. Vous ferez cela en mémoire de moi”. »

C’est de là que découle la structure tripartite de la liturgie eucharistique (1).

1) En premier lieu, la préparation des dons est rapportée au fait que le Christ « prit » le pain. L’autel qui en est le but puisqu’il s’agit d’y apporter les dons, est alors le point qui focalise l’attention et devient avec les dons, objet de vénération, notamment par l’encensement. Cette fonction le l’autel au moment des rites de préparation des dons appelle un emplacement « qui en fera le centre où convergera spontanément l’attention de toute l’assemblée des fidèles » (PGMR n° 262), mais aussi demande qu’il intègre les qualités de beauté et de dignité qui convienne à la table du seigneur.

2) Durant la Prière eucharistique, l’autel est le lieu de l’action eucharistique, une parole qui est action, parce qu’elle est prière, sacrifice de louange. L’autel lui-même et la relation du prêtre à l’autel, doivent aider à mieux percevoir que la prière eucharistique est celle de l’assemblée réunie autour du Christ et qu’elle est dite par le président seul pour signifier cette réalité.

Cette fonction de lieu de la « grande prière » (c’est ainsi que la désignent les chrétiens de langue allemande : Hochgebet) permet de préciser ce que doit être l’autel. Il ne doit pas apparaître comme une œuvre d’art (même s’il l’est) : l’art doit y être suffisamment discret pour qu’il s’efface en quelque sorte devant le mystère dont il est le trône. En effet, si l’autel est une œuvre d’art trop marquée, il risque de devenir le lieu d’une « parole de plus » qui vient interférer avec l’acte liturgique. Au contraire, l’autel renvoie au silence devant le mystère.

Cette précision peut paraître en tension avec ce que nous avons dit précédemment sur sa dignité et sa beauté requises par les rites de préparation des dons. Mais c’est dans cette tension féconde que l’on petit manifester, au plus près, la

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