Lettre d'information

La cathédrale Saint-Lazare d’Autun

Accueil > Art sacré > Un patrimoine vivant > Les cathédrales > La cathédrale Saint-Lazare d’Autun

Etablie au sommet d’une colline, la cathédrale Saint-Lazare d’Autun domine de sa flèche élancée la ville et ses environs. Elle s’est élevée au début du XIIe siècle dans la pointe méridionale de l’enceinte dallo-romaine d’Augustudunum, ville modèle fondée en 15 av. J.C. Dans ce castrum se trouvait dès le IIe siècle le groupe épiscopal avec l’antique cathédrale Saint-Nazaire qui resta l’église-mère jusqu’au XVIIIe siècle.

A l’origine, sur l’initiative de l’évêque Etienne de Bagé, du Duc Hugues II de Bourgogne et du Chapitre cathédral, ce fut une église de pèlerinage dédiée à Lazare, l’Ami du Christ , dont les reliques seraient venues à Autun en 972. Consacrée par le Pape Innocent II en 1132, sa construction est presque achevée lors de la translation solennelle des reliques le 20 octobre 1146. Celles-ci seront placées plus tard dans un mausolée en forme de petite église dans lequel descendent les pèlerins pour les vénérer. Viendra s’ajouter le grand porche septentrional à partir de 1178. En 1195, Saint-Lazare est associée aux fonctions de cathédrale de Saint-Nazaire : elle est « cathédrale d’été » de Pâques jusqu’à la Toussaint.

Nef et chœur. © D. R.

Nef et chœur. © D. R.

La faible hauteur des bas-côtés et le poids de la voûte rendent nécessaire, en 1294, la construction d’arcs-boutants aux culées massives, englobées aux XVe et XVIe siècles dans les parois des chapelles latérales de la nef, ce qui donne une allure d’écrin gothique à l’extérieur de l’église.

En 1469 le clocher roman et une partie de l’abside sont détruits à la suite d’un violent orage. Le cardinal Jean Rolin fait refaire les parties supérieures de l’abside rehaussées de grandes fenêtres gothiques et ériger sur la base carrée subsistante une flèche de pierre de 87 mètres. Constituée de 150 assises de pierre, c’est un véritable tour de force architectural car elle n’a pas de charpente intérieure. Dans la travée la plus septentrionale de la nef on peut admirer une tribune, qui recevra plus tard le buffet du grand orgue, à l’intersection de deux arcs brisés à redents culminants en boutons.

Tympan du jugement Dernier © Ville d'Autun

Tympan du jugement Dernier © Ville d’Autun

En 1766, le Chapitre décide de réaménager le chœur, ce qui entraîne la destruction du mausolée et l’installation d’un revêtement baroque de marbre et de dorures qui cachera l’abside romane jusqu’en 1937. Le tympan du portail latéral, qui représentait la Résurrection de Lazare est vendu à l’encan. De beaux fragments de ces deux grandes œuvres, dont la célèbre Eve, sont visibles au musée Rolin tout proche de la cathédrale. Jugeant le tympan du Jugement Dernier qui orne le grand portail septentrional par trop « barbare », les chanoines le font voiler de plâtre, en supprimant la tête du Christ trop saillante, et le protègent ainsi sans le savoir des

1 2 3 >>

Enregistrer au format PDF  Version imprimable de cet article

Sur le même thème :