La silhouette massive de la cathédrale avec sa tour carrée ne manque pas de s’imposer au touriste qui, venant de Moulins, franchit la Loire à Nevers.
Maintes fois ruinée ,pillée,brûlée,puis à demi détruite par le bombardement de la ville le 16 juillet 1944,la cathédrale sera chaque fois restaurée,reconstruite,par les différents évêques .
S’il ne reste rien de la première église mérovingienne du VIème siècle, totalement ruinée, la cathédrale conserve encore (dans son architecture) des vestiges des cathédrales précédentes.
Le chœur ,la crypte et le transept sont les restes de la cathédrale romane du XIème siècle de l’évêque Hugues de Champallement,incendiée au XIè s.,restaurée,à nouveau incendiée aux XIIIè et XIVè s. Le chœur roman, sa fresque (1250) et la crypte à l’Ouest, seront épargnés.
Christ de la freque romane
Les modes de construction vont changer : la nouvelle cathédrale, gothique, sera « orientée » : le nouveau chœur sera construit à l’Est, côté soleil levant.
Ainsi s’explique cette rare particularité présente à Nevers : l’existence de 2 chœurs qui se font face : le chœur roman à l’Ouest et le chœur gothique à l’Est.
Les chrétiens du IVè s. construisaient leurs églises sur le modèle des basiliques civiles romaines : un rectangle, avec à l’Ouest une partie semi-circulaire, voûtée, où siégeait, face à l’Est, celui qui présidait l’assemblée.
-LA NEF :
Haute de 23 m, la nef gothique et son chœur prolongent le chœur et le transept romans. Les murs de la nef s’élèvent sur 3 niveaux : les grandes arcades, le triforium aveugle, le passage bourguignon sous les fenêtres hautes et les fenêtres hautes .A l’origine décoratif, le triforium est soutenu par des faisceaux de colonnettes ornées de chapiteaux. Sur la base des colonnettes, s’adossent des statues toutes différentes qui semblent soutenir la construction. Ces statues évoquent la société du XIIIè s. :dames de qualité,paysans,joueur de quille,évêque,moine ...tous représentent l’humanité en marche vers le salut .Des anges ,au-dessus d’eux,chantent la gloire de Dieu.
La nef
Initialement rectangulaire, la nef s’est enrichie, du XIVè au XVIè siècles, de nombreuses chapelles latérales ornées de statues, de retables, de mobilier liturgique. Dans une chapelle Nord, proche du choeur, se trouve une « Vierge de Pitié », typique de l’art flamand bourguignon du XVè s. La Vierge a les traits d’une paysanne bourguignonne aux cheveux blonds défaits et soutient son fils sur ses genoux.
Dans l’une des chapelles rayonnantes du chœur, la statue ( XVIè s.) ,récemment restaurée de Sainte Julitte et de son fils Saint Cyr rappelle la dédicace de la cathédrale , au IXè s. : Julitte et son petit garçon, chrétiens furent martyrisés
