Lettre d'information

La communication dans l’assemblée

l’assemblée liturgique est ouverte à tout croyant. C’est dans la mesure où on voit effectivement en elle la diversité dans l’unité, l’abolition de toute barrière de nationalité, de classe, de sexe, d’âge, de condition, etc., où il y a des étrangers, des pauvres, des pécheurs même, qu’elle manifeste le mieux ce qu’elle est. C’est dire que dès le point de départ - le jour de la Pentecôte - l’assemblée-Eglise est plutôt "public" que petit groupe humainement homogène. La messe dominicale, qui est la principale manifestation de l’Eglise en assemblée, est normalement de ce type.

Pourtant, le petit groupe est aussi nécessaire pour mieux manifester d’autres aspects de l’assemblée liturgique : l’intensité de la communion (référence : la Cène avec les douze), le réalisme du service mutuel interpersonnel (référence : le lavement des pieds), l’assimilation de la Parole de Dieu par l’échange, etc...

Il serait vain de repousser l’un des types au bénéfice de l’autre : la liturgie a besoin des deux. Le premier lui est nécessaire et congénital. Le second lui est salutaire pour vérifier l’authenticité de la participation.

2. Rôles formels et spontanéité

La liturgie a besoin et d’institution et de création. Rite et spontanéité ne s’opposent pas, mais s’appellent ; il sont également nécessaires dans un petit ou dans un grand groupe, quoique dans un rapport différent.

On peut distinguer en effet entre :

a) une spontanéité constituante qui est comme une sortie de soi, un effort créateur immédiat, où la nouveauté s’exprime et apparaît - par exemple improviser des intentions de prière en fonction de l’actualité ;

b) une spontanéité constituée, qui est détente, harmonieuse coïncidence entre l’événement et son expression, même si celle-ci est prééexistante (par exemple redécouvrir un chant bien connu, parce que les paroles tombent à pic sur un événement personnel ou collectif, ou parce que la musique en est ressentie comme neuve).

La spontanéité "constituante" est nécessaire pour assurer une certaine "vie des formes" en réveillant la signification des rites. Mais elle n’est pas viable à jet continu. Ce serait épuisant et insoutenable (2). C’est la spontanéité "constituée" qui assure "la vitesse de croisière" (D.H.) : Le signifiant demeure le même (parole et geste), mais sa signification est toujours nouvelle.

- Il y aurait à faire un plaidoyer pour le rite. Il faudrait surtout montrer en quoi le rite est une condition de liberté pour l’homme agissant en groupe.

- Le rite protège l’individu contre les excès possibles de ceux qui remplissent des rôles dans le groupe. Mieux vaut, par exemple une bonne formule existante d’oraison, qu’une improvisation du célébrant mal faite ou saugrenue !

- Plus profondément, le rite assure à celui qui le pose une liberté dominatrice par rapport au "signifiant" dont il use, et lui permet ainsi de rejoindre plus

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