Lettre d'information

La communication dans l’assemblée

sûrement son projet de foi. Par exemple, en célébrant le repas du Seigneur, on va plus librement à la réalité du sacremnt en ne prenant qu’un peu de pain et un peu de vin, que si on faisait tout un vrai repas entre amis (où le mystère risquerait vite d’être obscurci par des éléments profanes, affectifs ou matériels). Le rite implique une pauvreté de l’esprit qui rend celui-ci plus agile.

3. Relations verticales et horizontales

Si dans une célébration de petit groupe, on peut passer assez facilement de la verticalité (par exemple prière ou lecture faite par un seul) à l’horizontalité (par exemple échange après la lecture ou l’homélie), la célébration ordinaire "en public" ne peut le faire sans se détruire elle-même ou changer de nature.

a) Observons d’abord que certaines expressions communes donnent une apparence de relation horizontale, alors qu’en réalité, elles sont aussi et d’abord verticales.

- C’est le cas du chant : on n’est pas orienté vers son voisin quand on chante ensemble, mais dans la même direction. Le chant est même une verticalité renforcée.
- De même, le baiser de paix semble appartenir à la relation "horizontale" : il fait "se tourner vers". Mais c’est en tant que symbole de la réconciliation avec tous et chacun. Il ne devient effectivement "horizontal" que si la personnalité de mes voisins interfère de manière particulière dans mon geste.
- Enfin et surtout, le pain partagé dans la communion renvoie bien à tous, mais par un consentement des consciences croyantes à la médiation d’un seul : le Christ

Dans tous ces exemples, c’est la verticalité qui fonde l’horizontalité de la relation. Cette dernière est réelle, mais la célébration exprime d’abord l’autre.

b) Comme dans les publics fonctionnels analogues (conférence, théâtre, etc.), la mise en œuvre d’actions horizontales est incompatible avec la célébration elle-même et ses fonctions diverses : lecture, chant, prière. Si la chose paraît utile ou nécessaire, il faut interrompre la célébration comme telle. En revanche, c’est possible (et souhaitable !) avant et après la célébration.

c) D’ailleurs la liturgie, en tant qu’elle est signe, est faite pour "renvoyer" à ce qui va suivre, qui est précisément la vie quotidienne, propre à chacun, avec ses relations horizontales qui doivent être vécues en chrétien sur le "modèle" vécu verticalement dans la liturgie.

Vouloir retrouver la vie concrète et quotidienne dans la liturgie est une exigence saine. Mais elle ne peut pas signifier qu’on devrait retrouver dans la célébration les choses et les événements de cette vie sous leur forme anecdotique : la maison, l’usine, le repas, le sommeil, etc..., et aussi les rencontres personnelles avec un tel ou un tel. Tout cela nous le trouvons bien aussi dans la liturgie, mais sous le mode propre qui est le sien : en signes et sacrements, qui vont plus loin et nous

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