Lettre d'information

La communication dans l’assemblée

des personnes individuelles, on le fait par rapport à ce qui se passe, ou à celui qui parle, etc. On se comporte en public.

Cependant, le nombre (au-delà de quinze) n’est pas absolu ni fixe. La détermination du type "groupe" ou "public" dans une assemblée dépend beaucoup des dispositions de ceux qui viennent et de l’attente du sujet. Il y a des messes à dix personnes - la plupart sans doute ! - où celles-ci forment un public et non un groupe, car elles sont "venues-à-la-messe" avec cette préperception-là. Le prêtre, d’ailleurs, se comporte sans doute lui aussi pour prêcher, célébrer, comme "devant un public".

2) L’apparition des "rôles formels" (D.H.)

La psychologie sociale connaît bien, depuis trente ans, le fonctionnement des petits groupes. Elle y analyse la présence conjointe de deux hiérarchies, formelle (celle qui apparaît clairement dans les structures) et informelle (celle qui, par le jeu des influences, anime la dynamique réelle du groupe). Il est clair que, dans la mesure où la célébration liturgique rassemble autour de l’autel un groupe humain déjà fortement lié dans les activités de la vie quotidienne, ce jeu d’influences, avec les tensions, attirances et répulsions implicites qu’il entraîne, pourra interférer dans la célébration avec les rôles qu’y jouent les uns et les autres.

Au niveau du public, cette tension entre le rôle exercé par un ministre et la personne de ce ministre jouera de même. Mais d’autres problèmes apparaissent avec la modification quantitative de l’assemblée. Un "public" peut-il se passer de "rôles formels", non au sens péjoratif de "formalistes", mais au sens de définis a priori et relativement rigides ?

 >Les tentatives de "démocratie directe" informelle, réalisées en mai 1968 dans des "amphis" de plusieurs centaines de participants, voire de plusieurs milliers, semblent témoigner pour la possibilité d’expériences humaines authentiques de communication, quel que soit le nombre des acteurs.

Que penser de cet exemple ?

On peut d’abord poser quelques réserves sur cette authenticité et constater que les amphis qui ont "marché" étaient souvent ceux qui se donnaient un minimum de régulation et même, avec l’accoutumance, de rituel. Mais surtout, il convient de faire la différence entre assemblée-débat et assemblée de culte de coutume ou de précepte. Cette dernière se distingue par trois caractères spécifiques :

1) le consensus des participants n’est obtenu que par la certitude du bien-fondé de leur prévision concernant le caractère du rassemblement et les grandes lignes de son déroulement ;

2) c’est à cette condition qu’un projet commun, essentiellement "opératoire" d’ailleurs (et non de participation affectivement engagée : en effet, on se sépare très vite), est possible ;

3) le temps est vécu de façon très différente, un impératif chronologique optimal s’imposant aux

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