Un des membres de la CDAS de Meaux, Nathalie Ensergueix, nous rappelle combien l’histoire a marqué la création artistique dans le diocèse de Meaux à travers ses réalisations artistiques et l’esprit qui en émanait.
Un premier examen des archives met en évidence, pour l’époque contemporaine, la succession de deux moments clés pour la création : les années de la reconstruction, succédant à la seconde guerre mondiale, et l’essor démographique des années soixante, induisant l’essor de nouveaux quartiers, en milieu urbain.
Autel réalisé par Louis Chavignier, Eglise Villeparisis © CDAS Meaux
Les efforts de la reconstruction ont porté sur des dizaines d’édifices religieux touchés par des explosions ou des bombardements entre 1940 et 1945. Ici et là, les travaux se sont poursuivis jusqu’à la fin des années cinquante.
Pour les édifices les plus touchés, la question du décor s’est posée, en particulier pour la création de nouvelles verrières dans des bâtiments séculaires (Montereau, May-en-Multien, Moret-sur-Loing, Melun, Lagny-sur- Marne) : restaurer, restituer dans un “même esprit ” ou autoriser la création pure ? Chacun s’interroge. Les dossiers en témoignent. La Conférence des Évêques de France met en avant la nécessité du beau et d’un art qui ne heurte pas par des formes inattendues (28 avril 1952).
Eucharistie-relief du chemin de croix réalisé par Soeur Brigitte Loir, Eglise Villeparisis © CDAS Meaux
L’Instruction du Saint Office, publiée le 30 juin 1952, précise que la création artistique doit être l’expression d’une foi et d’une piété sincères. Le chanoine Barrault prend part au débat lorsqu’il oppose, par exemple, les verrières du XIXe siècle de l’église de Crécy-en-Brie aux vitraux, réalisés par Henri Martin-Granel après 1955, dans la même église. Les apôtres ont une “allure mystique”, conclue-t-il. Selon le Père dominicain Couturier, la reconstruction doit être le moment idéal pour donner un souffle nouveau à l’art religieux de l’époque qu’il juge sans intérêt.
Visitation-relief du chemin de croix réalisé par Soeur Brigitte Loir, Eglise Villeparisis © CDAS Meaux
Ces prises de position traduisent une évolution des mentalités passant du goût pour un “art d’église” à une notion nouvelle, “ l’art sacré” où l’oeuvre donnerait plus à penser qu’à voir.
L’évangélisation des nouveaux quartiers a nécessité la construction d’églises ou de chapelles, gérées par l’Association diocésaine de Meaux qui participe ainsi, depuis bientôt un demi-siècle, à l’épanouissement d’une création contemporaine au service d’une Église vivante.
Façade occidentale, Eglise Villeparisis © CDAS Meaux
Dans l’hommage
