Lettre d'information

La grande Veillée de Pâques

sont-ils pas des commençants, eux aussi ? Serait-il juste de priver volontairement des familles, qui de toutes façons viendront à une célébration, de la plus belle ? De plus, il n’est pas rare de voir revenir l’année suivante les familles des enfants du catéchisme qui ne sont pourtant plus concernées au premier chef. Le dimanche des dimanches que constitue Pâques prend sa place. Petit à petit, Pâques voit sa fréquentation dépasser celle des Rameaux ! La présence est le premier acte de la participation qu’il faut souhaiter active.

La participation

Ce souci très légitime de favoriser la participation du plus grand nombre fait souvent reposer la question de l’heure et de la durée. Ce n’est pas nouveau ! Tertullien, au II° siècle, y voyait même une difficulté à ce qu’une femme chrétienne épouse un non-chrétien : consentira-t-il à la laisser sortir de nuit pour la veillée pascale ?

En somme, Tertullien juge déterminante la participation à la Pâque du Seigneur pour le choix d’un époux ! En lui laissant la responsabilité de ses propos ainsi qu’à son époque, ne convient-il pas d’orienter notre pédagogie communautaire dans cette direction : comment faire pour favoriser la participation à une célébration qui est nécessairement de nuit et longue, car c’est une veille ? (3).

Rassembler largement

Les efforts pour racourcir la veillée ont souvent un contre-effet : choisir de faire le feu dans l’église supprime de fait la procession et, du même coup, les fidèles risquent d’être plus longtemps à la même place ! Réduire au minimum le nombre des lectures transforme la liturgie de la Parole de cette nuit en une liturgie ordinaire mais plus longue. Complète, elle devient un abrégé de tout ce que « à partir de la loi et des prophètes » Dieu a dit en préparation (4). Une monition préalable est ici souhaitable.

Positivement, la veillée pascale doit être l’aboutissement d’une pédagogie du rassemblement : là plus qu’ailleurs toute la communauté est invitée à faire Eglise… à se laisser « faire » Eglise ! Cette nuit-là, plus qu’à tout autre moment, la liturgie offre à entendre, à voir, à faire de telle sorte que petits et grands ont facilement leur place. Les moins mystiques, parmi les jeunes mais pas seulement, pourront recevoir la charge de préparer les agapes après la célébration : ils savent faire et seront nullement ennuyés de devoir s’absenter quelques instants pour mettre le chocolat ou le vin chaud en route ! À moins qu’ils n’aient déjà été mobilisés pour mettre un terme au feu nouveau à l’extérieur ou garder les tout-petits. Ils feront alors quelques allers-et-retours dans l’église : est-ce choquant ?

Célébrer amplement

La proclamation de la Parole verra ses dimensions visuelle et auditive justement élargies par des interventions dialoguées voire musicales, des gestes voire une danse. Une paroisse

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