Lorsque nous regardons attentivement l’histoire de l’Eglise nous pouvons voir qu’il faut environ un siècle pour qu’un Concile porte véritablement ses fruits, il faut un siècle pour que ses conclusions passent dans la vie de l’Eglise et qu’elles soient concrètement adoptées. Il est alors heureux qu’à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’ouverture du Concile Vatican II, s’ouvre un vaste chantier de relecture des divers textes votés par la quasi unanimité des Pères. Il nous faut nous approprier ces textes et comprendre toute leur portée.
Le premier des documents promulgués par les Pères du Concile Vatican II convoqué par le Pape Jean XXIII est consacré à la réforme de la liturgie romaine. Le programme y est clairement énoncé : « puisque le saint Concile se propose de faire progresser la vie chrétienne de jour en jour chez les fidèles, de mieux adapter aux nécessités de notre époque celles des institutions qui sont sujettes à des changements, de favoriser tout ce qui peut contribuer à l’union de ceux qui croient au Christ et de fortifier tout ce qui concourt à appeler les hommes dans le sein de l’Eglise, il estime qu’il lui revient à un titre particulier de veiller aussi à la restauration et au progrès de la liturgie » SC1.
Les Pères du Concile ont pour ce faire mis au centre de la vie liturgique le mystère pascal. En 1966 le Professeur Josef Ratzinger alors professeur à l’Université de Tübingen rappelait que « le culte chrétien est essentiellement annonce de la Bonne Nouvelle de Dieu à la communauté rassemblée…elle est le mémorial de l’action salvifique de Dieu … mais en même temps elle est un appel à Dieu pour qu’il accomplisse et achève ce qui a été commencé… » (DC. 19 février 2012). Si cette annonce est primordiale il importe donc qu’elle soit comprise de tous et le professeur Ratzinger d’ajouter « la langue ne doit pas voiler le mystère mais le faire découvrir ».
Un autre axe majeur de la réforme liturgique est l’importance redonnée à la « table de la Parole ». Les Pères ont souhaité qu’au cours de l’Eucharistie mais également de la célébration de tous les sacrements et de l’Office Divin, la Parole de Dieu soit présente : les lectionnaires nous offrent désormais l’ensemble des quatre évangiles et à la quasi-totalité des livres du Nouveau Testament, ils offrent également un choix substantiel des livres du Premier Testament.
La participation active de l’assemblée est nettement affirmée : « l’Eglise désire beaucoup que tous les fidèles soient amenés à cette participation pleine, consciente et active aux célébrations liturgiques » SC n°14. Les fidèles non seulement offrent le sacrifice « par les mains » du prêtre, mais s’associent pleinement au prêtre dans cette offrande. Participer ne signifie pas nécessairement « faire quelque chose ». La participation active
