Edward FOLEY
Une liturgie tournée vers le monde. La liturgie comme théologie publique
Frédérique POULET
La liturgie eucharistique, puissance de transformation, « crisis », au coeur de la violence
Artur WAIBEL
La liturgie à la télévision. Principes et questions
Hélène BRICOUT
Peut-on se marier sans un acte public ?
Patrick PRÉTOT
Sébastien ANTONI
Le traitement de la fête de Noël par le journal La Croix
Paul DE CLERCK
La paix selon la prière des Églises occidentales. Une notion eschatologique
Abstracts
Tous les articles de ce numéro proviennent du Congrès de la Societas liturgica, réunie à Palermo, en Sicile, en août dernier. Le thème de la rencontre, La liturgie dans l’espace public, résonnait de manière curieuse aux oreilles de plusieurs d’entre nous, formés à l’étude des sources. Si ce titre convenait bien à une ville ouverte comme Palerme, on s’était demandé quelle était vraiment la problématique proposée. Les lecteurs hésitants feront bien de commencer la lecture de ce numéro par l’article d’Edward Foley. Ils y trouveront une approche typiquement américaine, qui développe un « point de vue » trop peu pris en considération dans les études liturgiques classiques, mais susceptible d’attirer l’attention sur l’impact de nos liturgies. Cette « prise de vue » est comme appuyée par les propos d’Artur Waibel, liturgiste de Trèves, qui fait rapport sur la retransmission des célébrations liturgiques par la télévision allemande ; il faut reconnaître qu’une fois admises en principe, ces émissions font entrer la liturgie dans l’espace public, et y délivrent un message qui peut être reçu de manières bien différentes. Si cette problématique suscite des questions nouvelles dans une société de plus en plus sécularisée, il ne faudrait pas croire pour autant que ce point de vue sur la liturgie est entièrement nouveau. L’étude la fête de Noël dans le journal La Croix, au long d’un siècle, montre à l’évidence que l’interaction entre le dehors et le dedans a toujours existé ; mais il est vrai qu’ici, le processus est presque inversé, puisque c’est un lieu public, un journal, qui influence la compréhension de la foi.
Vu le grand nombre de contributions proposées au cours de cette rencontre, il nous a fallu choisir. Nous avons privilégié les apports de jeunes chercheurs français. Ainsi, Frédérique Poulet pose une question trop peu souvent prise en compte : l’Eucharistie peut-elle être célébrée en n’importe quelles circonstances, y compris les pires violences ? Pour traiter cette question, on appréciera la méthode, puisque l’auteur éclaire le problème par les ressources de la liturgie du jeudi saint et par le mystère qu’elle célèbre, provoqué, comme on est censé le savoir, par une trahison. La problématique du congrès a encore permis de réfléchir à l’évolution de la mise en couple et du mariage en ces temps qui sont les nôtres. Hélène Bricout, dont nous avons déjà pu lire plusieurs articles dans la revue, souligne fortement l’importance de la célébration publique dans la formation du couple.
Le signataire de ces lignes ne pouvait quitter la direction de la revue sans y laisser une trace ; il l’a fait en répondant aux questions posées par la thématique du congrès à l’aide des ressources de ses travaux antérieurs. Après dix années passées à la tête du comité de rédaction, il passe la main à un confrère, qui est d’ailleurs un de ses anciens étudiants, le Père Jean-Claude Crivelli. Il espère n’avoir pas démérité de la réputation de la revue ; il tient à remercier les membres du Comité de rédaction, ceux d’aujourd’hui et ceux d’hier, notamment Pierre Faure qui fut son adjoint durant plusieurs années ; de même que les auteurs qui ont contribué à poursuivre la recherche et à l’élargir, sans oublier Agathe Chepy qui accomplit si fidèlement sa tâche de secrétaire de rédaction. Il souhaite à son successeur de poursuivre le travail dans une fidélité créatrice.
Paul DE CLERCK, Rédacteur en chef