Au détour d’une conversation avec des responsables de PLS, on constate parfois que la formation liturgique peine. Dernièrement, il n’y avait qu’une dizaine de personnes à une soirée de formation en paroisse, là où potentiellement on pouvait en attendre le triple. Sans parler des cycles de formation plus longs qui ont du mal à renouveler leur public. Pourtant, que ce soit comme formation ou participant, nous faisons l’expérience de la vitalité qui émerge de ces formations. Peut-être, la formation liturgique et sans doute les services de liturgie eux-mêmes ont-ils souffert d’un isolement pastoral, fruit de l’antique séparation entre le culte et la mission, qui sauf à participer à des projets diocésains notamment avec la catéchèse, les a parfois conduits à œuvrer en circuit fermé.
Cette difficulté se retrouve aussi dans la formation permanente généralise. Il n’est pas complétement acquis que la liturgie ait une place essentielle pour la compréhension du mystère chrétien. C’est dommage, car en marginalisant la formation liturgique, on prive la formation chrétienne d’un des lieux théologiques de la parole de Dieu (voir Benoît XVI, Verbum Domini, ch. II). La formation biblique a besoin de s’arrimer à la formation liturgique, et réciproquement, car c’est bien dans la liturgie que les Ecritures sont acclamées et confessées comme étant la parole du Seigneur Jésus.
Depuis quelques temps, les débats autour de la liturgie semblent s’être apaisés. Ce nouveau contexte, allégé des crispations rituelles, peut être une chance pour développer une formation liturgique fondamentale à nouveaux frais. Un article récent du quotidien La Croix appelait à "sortir du bricolage" afin que des laïcs puissent exercer des responsabilités dans l’Eglise. Il est souhaitable que ce refus du bricolage ne concerne pas seulement des statuts canoniques mais appelle à une formation complète et profonde qui intègre la formation liturgique de ces fidèles laïcs. A condition touitefois que la formation liturgique ne soit pas cantonnée dans des catégories pratiques de la vie ecclésiale mais fasse partie des apports fondamentaux. Jésus, la veille de sa Passion prit du pain, le rompit.... Le geste rituel fondateur est au cœur du mystère pascal, et ce ne sont pas les liturgistes qui le disent !
Sophie Gall - Alexeeff
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