Collection Les plus belles études de La Maison Dieu
de son aboutissement dans les trois sacrements célébrés lors de la vigile pascale. On s’est plu, en ce cahier, à faire place à un article de Michel Dujarier, prêtre français en Afrique de l’Ouest, puis Professeur à l’Institut catéchétique d’Abidjan, qui montra la nécessité, pour les nombreux convertis africains, de retrouver les étapes catéchuménales et leur aboutissement pascal. Cette insistance venue d’Afrique fut d’autant mieux reçue que l’on prenait conscience, après la guerre, de la déchristianisation à l’œuvre dans les pays de vieille chrétienté ; le fameux ouvrage La France, pays de mission ? ébranla les pasteurs de l’époque. Le sixième cahier de la revue, publié en 1946, a pour titre : Le baptême, sacrement pascal. Tant les articles de Beauduin et de Dondaine, cités plus haut, que celui de Martimort, repris ici en deuxième place, sont extraits de cette publication. Ce dernier auteur, qui n’avait rien d’un vicaire de banlieue rouge, n’hésitait pas à écrire, à l’époque :
« Aujourd’hui où la chrétienté n’est plus qu’un souvenir, et où les chrétiens se retrouvent dans un monde dont le sacré est banni, il faudra sans doute remettre l’instruction religieuse dans son cadre liturgique… ».
On perçoit bien dans ces réactions le sursaut provoqué dans les milieux liturgiques par la conjoncture ; le déclin de la chrétienté suscite à la fois un mouvement historique de retour aux sources, et un réflexe théologique de recentrement sur l’essentiel de la foi chrétienne. Les trois articles classés en cette Première Partie sont typiques en ce sens : L. Beauduin plaide en faveur de l’unité des trois sacrements de l’initiation, A.-G. Martimort souhaite la révision du catéchisme au profit de la redécouverte de la catéchèse, telle que la pratiquaient les Pères, et H.-Fr. Dondaine s’interroge en théologien sur les rapports du baptême à la foi. Ces études ont lancé le mouvement. C’est sur leur élan que se développeront, principalement à Lyon, les premières réalisations du catéchuménat, et que seront publiés une série de travaux sur l’éventualité d’un accueil prébaptismal.
La Confirmation
Les débats sur la confirmation ont eux aussi été intenses, ces cinquante dernières années. La manière de l’aborder diffère considérablement à partir du moment où est prise en compte la notion d’initiation chrétienne. En effet, ce sacrement s’est développé parce qu’on a réservé à l’évêque la finale du baptême, en Occident, au cours du premier millénaire. Les auteurs peu sensibles à l’unité des trois sacrements de l’initiation chrétienne le sont par ailleurs très fort à la croissance des jeunes dans la foi, et se demandent souvent si la confirmation ne pourrait pas venir en aide à la persévérance de ces derniers au long de l’adolescence. A l’inverse, on sent les publications
