Collection Les plus belles études de La Maison Dieu
pas nécessaire pour la validité du sacrement…Les Manuels de théologie étaient à l’époque centrés sur l’efficacité sacramentelle, dans une crispation due à la polémique anti-protestante. La valeur de signe et de signification du sacrement était occultée ; la présentation des trois sacrements comme une unité rituelle l’a remise en lumière.
Le mystère pascal
Une autre expression apparaissait sur le marché théologique d’après-guerre : le mystère pascal. C’est en 1945 que Louis Bouyer, théologien de la liturgie suffisamment ancré dans la tradition pour pressentir les enjeux de l’avenir, lançait son livre Le Mystère pascal. Méditation sur la liturgie des trois derniers jours de la semaine sainte. C’était l’année même où naissait La Maison-Dieu, dont le deuxième numéro était consacré à « Pastorale liturgique et unité chrétienne – Le baptême et le mystère de Pâques ». Deux ans plus tard paraissait l’encyclique Mediator Dei de Pie XII, la première consacrée à la liturgie. L’intérêt de ce pape pour la cause liturgique se manifesta encore par la restauration de la vigile pascale en 1951, et la réforme de toute la semaine sainte en 1955. C’était avant le concile ; c’en étaient les prodromes. Quand on connaît cette histoire, on ne s’étonne pas, en effet, de lire dans la constitution conciliaire sur la liturgie : 64. « On restaurera le catéchuménat des adultes, comportant plusieurs étapes, dont la mise en pratique dépendra du jugement de l’Ordinaire du lieu ; il en résultera que le temps du catéchuménat, destiné à une formation appropriée, pourra être sanctifié par des rites sacrés dont la célébration est échelonnée dans le temps ». 65. « Dans les pays de mission, en plus des éléments d’initiation qui appartiennent à la tradition chrétienne, il sera permis d’admettre aussi les éléments d’initiation qui se trouvent être en usage dans chaque peuple… » 66. « On révisera le double rite pour le baptême des adultes...en tenant compte…du catéchuménat restauré » 67. « On révisera le rite pour le baptême des enfants et on l’adaptera à la situation réelle des tout-petits… ».
Ainsi, les éditions post-conciliaires du Rituel du baptême des petits enfants et de la confirmation portent le surtitre : L’Initiation chrétienne. Les fruits de ces redécouvertes, et de la puissance pascale de la liturgie, sont de mieux en mieux appréciés ; il n’est que de citer l’intérêt provoqué par la publication Aller au cœur de la foi ; à combien de chrétiens n’a-t-elle pas permis de (re)découvrir la source jaillissante des sacrements de Pâques ?
La mission
Une autre « poussée » de la notion d’Initiation vint des pays dits de mission. Le nombre de personnes à baptiser, et surtout de catéchumènes adultes, contribua pour sa part à retrouver l’intérêt du catéchuménat antique et
