Lettre d'information

Temps de l’Avent : Les grands témoins de l’attente

Accueil > Liturgie > Liturgie et Sacrements > L’année liturgique > Les temps liturgiques > Temps de l’Avent : Les grands témoins de l’attente

l’annonce passée d’un avenir qui nous attire et s’épanouit dans la foi en une réalisation en train d’advenir. Ainsi, l’itinéraire que propose la liturgie n’est pas linéaire, et il serait vain de chercher une logique de ce type.

Lire Isaïe sans connaître la manière d’agir de Dieu relève du rêve ou de l’utopie. Or la liturgie ne s’arrête pas aux seuls oracles d’Isaïe, elle en donne le sens profond en en montrant la réalisation en Jésus-Christ. Ainsi aux prophéties messianiques répondent les gestes messianiques du Christ, ces gestes qui justement auraient du le faire reconnaître comme le Messie par le peuple préparé par des siècles d’annonce. « Quant aux aveugles, leurs yeux verront » clamait Isaïe (Is 29, 18) et Jésus guérit deux aveugles (Mt 9, 27-31, vendredi de la 1ère semaine de l’Avent). La liturgie ne nous fait pas seulement auditeur de ces paroles, elle nous rend contemporain et de l’annonce et de la réalisation. Ce faisant elle interpelle notre foi et suscite notre espérance pour qu’à l’image des générations passées, nous attendions « sans faiblir la venue » du Christ qui ne manque pas d’accomplir les promesses de Dieu.

Attendre celui qui vient

L’Avent n’a pas qu’une seule visée et le prophète Isaïe n’ouvre qu’une fenêtre, celle de l’attente eschatologique où de manière définitive « la gloire sera la demeure » de toutes les nations. Progressivement, la figure de Jean Baptiste nous fait entrer dans une attente plus actuelle. Une attente qui se nourrit de conversion, de changement intérieur comme mouvement d’accueil de celui qui vient. Jean Baptiste est présenté comme la figure du « petit » auquel il convient de ressembler pour être en mesure de reconnaître le passage du Christ. Il est aussi celui dont le désir est pur, vif et brûlant comme le désert qu’il traverse sans autre préoccupation que celle d’annoncer celui dont il pressent la présence et devant qui il s’efface. L’attente selon Jean Baptiste s’apparente à un travail sur soi, un travail de simplification de l’âme, d’ouverture l’Esprit Saint, d’élargissement du désir de la présence de Dieu. L’attente conduit au retournement intérieur pout accueillir le Christ. Alors la liturgie nous propose une dernière figure. Celle de Marie qui conjugue en elle l’espérance de tout Israël et l’attente du Messie. Elle s’offre pour donner corps à la promesse, et s’efface aussitôt pour l’offrir au monde.

L’Avent ne ressasse pas une belle histoire ancienne, il nous introduit dans le grand mouvement du désir dont l’accomplissement définitif passe par notre oui à sa réalisation actuelle en nous. La liturgie de l’Avent nous entraine, à la suite d’Isaïe, Jean Baptiste et Marie, à maintenir dans le monde l’espérance du salut.

Bénédicte Ducatel

Collaboratrice à Magnificat

Crédit photo : Christophe

<< 1 2 3 >>

Enregistrer au format PDF  Version imprimable de cet article

Sur le même thème :