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La résurrection de la cathédrale de Châlons en Champagne

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Ce titre n’est pas usurpé, il s’agit bien d’une résurrection. On comprend le bonheur de notre évêque dès l’entrée en célébration, ce 21 mars dernier.

« Chers amis, bien que nous soyons toujours en carême, j’ai pourtant envie d’entonner sans retenue devant vous l’antienne du psaume que nous déroulerons pendant tout le temps pascal : « Voici le jour que fit le Seigneur, jour d’allégresse et jour de joie ! » Car c’est bien à une résurrection que nous assistons aujourd’hui. »

Depuis la guerre de 1939-1945, où elle fut ébranlée par des bombes, les vieux châlonnais ont toujours connu la cathédrale avec des échafaudages. Les soins qui lui étaient prodigués étaient plus ou moins intensifs. Allait-elle enfin un jour retrouver une bonne santé, avec la sécurité et la beauté ? Il y a dix ans, après son ordination épiscopale du 11 avril 1999, notre évêque, décidé à lui rendre toute sa place dans le diocèse, avait commencé à réaliser un aménagement liturgique rapidement stoppé. Il avait eu le temps quand même d’agrandir le sanctuaire pour, un jour, pouvoir y implanter un autel majeur définitif et digne, et la magnifique cuve baptismale romane avait trouvé place dans la chapelle du transept sud.

Il a fallu attendre un soir de septembre, il y a quelques mois, pour nous retrouver dans la poussière au milieu des échafaudages avec notre évêque, le P. Jacques Wersinger et l’architecte en chef, qui jeta sur le papier, en quelques traits de crayon, une toute première esquisse du futur autel, sur le thème de la résurrection. Le 12 février notre Commission Diocésaine d’Art Sacré a pu travailler sur le projet présenté par l’artiste qui avait été choisi. Nous étions heureux de réagir sur cette création contemporaine dans cette cathédrale léguée par nos ancêtres dans la foi. Mise en valeur du patrimoine reçu et aménagement pour aujourd’hui, tradition et créativité.

mobilier liturgique cathédrale Chalons en Champagne

Vue du nouveau mobilier liturgique

Voici en quels termes l’artiste Hamid Tabouchi, né en 1951 à Tibane en Algérie, a présenté son projet : « Alors ceux qui furent appelés se mirent debout hors du tombeau. Avec la nuque, ils ont fait aller la terre en arrière ; ils ont percé du front la terre comme quand la graine germe, poussant dehors sa pointe verte ; ils ont eu de nouveau un corps » Ainsi débute « Terre et ciel », un roman de l’écrivain suisse vaudois Charles-Ferdinand Ramuz, que j’ai lu dans mon adolescence, et qui m’a beaucoup marqué. Ce roman, Ramuz l’avait initialement intitulé « La résurrection des corps ». Quand mon ami François Chatillon m’a parlé du projet de meubles liturgiques qu’il devait dessiner pour la cathédrale Saint Etienne de Châlons en Champagne, et de son souhait de m’en confier le travail de décoration sur le thème de la Résurrection, la première chose qui m’est venue à l’esprit, c’est cette métaphore de Ramuz de la graine qui germe et qui pointe

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