Lettre d'information

La spiritualité du pèlerinage

Extrait du Directoire sur de la piété populaire et la liturgie

286. En dépit des mutations qu’il a subies au cours des siècles, le pèlerinage conserve, à notre époque, les traits essentiels qui déterminent sa spiritualité particulière.

La dimension eschatologique

Cette dimension fondamentale est à l’origine du pèlerinage : une "marche vers le sanctuaire", c’est-à-dire un moment et une parabole du chemin qui mène au Royaume ; de fait, le pèlerinage aide le chrétien à prendre conscience de la dimension eschatoloqique de sa vie de baptisé ; il est, en effet, un homo viator, dont l’existence se situe entre l’obscurité de la foi et la soif de la vision éternelle, entre les limites étroites du temps et l’aspiration à la vie qui ne finira pas, entre la fatigue éprouvée sur le chemin et l’attente du repos éternel, entre les larmes de l’exil et le désir du bonheur dans la patrie céleste, entre l’agitation de la vie active et l’attrait pour la sérénité de la contemplation. (1)

De plus, la longue marche d’Israël vers la Terre promise, appelée l’Exode, fait partie aussi de la spiritualité du pèlerinage : : le pèlerin sait que "la cité que nous avons ici-bas n’est pas définitive" (He 13, 14), et c’est pourquoi au-delà du but immédiat du sanctuaire, il avance, à travers le désert de la vie, vers le ciel, qui est la vraie Terre promise.

On a déjà pu constater que le fait de se rendre dans un sanctuaire constitue pour de nombreux fidèles une occasion particulièrement favorable, et même souvent désirée, de s’approcher du sacrement de pénitence (2) ; il est vrai aussi que le pèlerinage a été vécu dans le passé - et il est encore proposé de nos jours - comme une démarche pénitentielle.

La dimension festive

Au cours du pèlerinage, la dimension pénitentielle coexiste avec la dimension festive. On peut même affirmer que cette dimension festive est située au cœur du pèlerinage. Ce dernier assume un certain nombre d’aspects anthropologiques de la fête.

La joie du pèlerinage chrétien se présente comme le prolongement de l’allégresse ressentie par le pieux pèlerin d’Israël : "Quelle joie quand on m’a dit : nous irons à la maison du Seigneur !" (Ps 122, 1) ; elle contribue aussi à rompre la monotonie de la vie quotidienne en présentant une perspective différente de celle du monde ; elle allège le poids souvent accablant de la vie, qui, en particulier pour les pauvres est un fardeau bien lourd à porter. Cette joie se présente aussi comme une occasion d’exprimer la fraternité chrétienne, en accordant une plus large place à la convivialité et à l’amitié ; enfin, elle prend l’aspect de manifestations spontanées, qui sont très souvent réfrénées dans la vie quotidienne.

La dimension cultuelle

Le pèlerinage est essentiellement un acte cultuel ; de fait, en marchant vers le sanctuaire, le pèlerin va à la rencontre de Dieu pour

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