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Le P. Marcel Godard, un homme aux multiples facettes

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Par Henri Dumas

Marcel Godard fut d’abord mon maître. Entré à l’âge de 12 ans au petit Séminaire de l’Argentière à OULLINS, en 1946, je fus vite ébloui par ce jeune maître de chapelle, pianiste, organiste, qui nous faisait découvrir la joie de chanter à 4 voix des motets (mes souvenirs se fixent en ce moment sur un « Ave vera Virginitas » de Josquin des Près), des chorals de Bach, des chansons populaires harmonisées par des noms tout nouveaux pour moi à l’époque : Vincent d’Indy, Marc de Ranse, Joseph Canteloube, Déodat de Séverac… Il nous faisait entendre, lors de soirées lumineuses, les symphonies de Beethoven écoutées partitions en mains, avec un décrochement toutes les trois minutes pour retourner la galette noire et savourer la suite….. Qui nous donnait de temps à autre un Concert au grand piano à queue du parloir, un monument que l’on n’approchait qu’avec vénération….. Qui nous emmenait entendre des concerts en direct, dont nous revenions subjugués (Ah ! les Concertos Brandebourgeois de Bach par Karl Münchinger !! ) Bref, entre 12 et 16 ans j’ai tout appris de lui : l’harmonie, le contrepoint , la direction de chœur, la composition, l’histoire vivante de la musique, le répertoire classique des chorales et celui de la musique sacrée en particulier. Il est vrai que, particulièrement intéressé, je m’étais investi jusqu’à prendre des cours par correspondance avec lui pendant les grandes vacances.

Puis le temps passa, il devint mon modèle. Il était Maître de chapelle à la Cathédrale St Jean à Lyon, pendant que j’essayais d’exercer les mêmes talents avec la Maîtrise de l’Institution St Gildas à Charlieu dans la Loire. Souvent nous nous sommes vus à cette époque pour évoquer des partitions, pour fournir aussi des musiques pour la revue « Choristes » ( j’admirais beaucoup les siennes, et j’étais souvent stupéfait de l’accueil chaleureux qu’il réservait aux miennes) .Mais surtout, chaque été, ce furent les camps chantants de l’Institut de Musique Sacrée à Cordon en Haute Savoie qui marquèrent et scellèrent notre amitié, dans un climat de joie et (en même temps) d’exigence musicale qui a profondément influencé les jeunes qui y ont participé. Dans ce cadre-là, sa simplicité, sa fantaisie pouvaient s’épanouir pleinement. Pas une veillée musicale sans que nous ne soyons sollicités pour faire tous les deux ensemble soit un sketch musical, soit une improvisation à 4 mains , dans des accoutrements dignes de la Comedia dell’Arte !! C’est ainsi que peu à peu il passa du statut de Maître à celui d’ami, mais comme ce fut long et dur de passer (pour moi) du « vous au « tu » !

Il devint donc un Ami et sa fidélité fut indéfectible. Les terrains d’entente et de discussion étaient labourés d’avance, et la musique y prenait la meilleure part. Jean Sébastien Bach, bien sûr en premier, avec

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