Lettre d'information

Le chant de mariage

une expression chantée spécifique. On peut faire comprendre que tel chant de louange est intéressant mais qu’il n’est pas propre à l’expression de ce qui se dit dans ce sacrement de l’Alliance. Le chant habituel de louange « neutralisera » ce qui est en train de se vivre alors que le texte qui met en scène les jeunes mariés comme acteurs (voir les pronoms personnels du texte tu et vous) aura une autre force d’affirmation et ... d’émotion.

Ne pas déconnecter la préparation de la célébration de toutes les rencontres préalables avec les responsables pastoraux de la paroisse. Si la célébration est l’aboutissement d’une maturation et d’une réflexion, si elle a été préparée dès le début des rencontres, si elle n’est pas un acte isolé, on pourra plus facilement y introduire la dimension forte de la sacramentalité, y compris par les chants. La figure du couple humain, image de l’amour de Dieu pour le monde et de l’amour du Christ pour l’Eglise aura alors plus de chance de pouvoir se dire dans l’expression chantée. Ce sont d’abord les responsables de la préparation qui doivent faire connaître des textes forts, éventuellement déjà musicalisés, capables de faire valoir l’identité sacramentelle. Face au risque de privatisation du cérémonial par la famille et les fiancés le jour du mariage, face à la « célébration-miroir », voire narcissique qui parfois se met en place, il est heureux de proposer des situations, des rencontres en soirée qui permettent de partager et de montrer le mariage autrement, comme un acte ecclésial. Ces rencontres entre les couples sont l’occasion d’une proposition chantée. Le chant retenu pour sa force spirituelle et théologique, présenté, appris, devient un élément essentiel même du temps de célébration qui termine les rencontres. Il n’est pas rare qu’ensuite un des couples choisisse alors pour son mariage ce texte fort ou ce chant qu’il a « expérimenté » ave d’autres fiancés.

De même, pour soustraire encore le mariage à l’emprise du privé, on pourrait inviter les nouveaux couples de l’année à rejoindre la communauté paroissiale le dimanche le plus proche de la Saint Valentin. Ce serait doublement bénéfique pour la communauté qui découvrirait son rôle apostolique communautaire ainsi que pour les fiancés qui seraient reconnus et accueillis en communauté. Le chant de mariage qui célèbre l’alliance joue alors pleinement sa fonction “hospitalière ”. Il dispose la communauté paroissiale, qui chante d’une seule voix avec les couples de fiancés, à ne former qu’un seul corps. Le chant accomplit alors fortement sa mission d’intégration à la communauté

Gérard Tracol

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