Lettre d'information

Le chant des ministres ordonnés dans l’eucharistie

On s’est beaucoup appliqué à parler du chant des fidèles, du rôle de la chorale et de l’intérêt de disposer de bons chantres. Peut-être a-t-on négligé le chant du ministre ordonné. Si ce ministre n’est pas vocalement défaillant, qu’apporte le chant ?

Le ministre ordonné

Le ministre est chrétien avec les chrétiens ; il fait partie de l’assemblée. A ce titre, il chante ce que tous chantent (en prenant soin de ne pas chanter dans le micro, ce qui ne serait pas respectueux de la voix de l’assemblée, l’épouse qui parle à son époux, le Christ). Mais, pour les chrétiens, l’évêque, le prêtre et le diacre sont ministres du Seigneur. Puisqu’ils président, ils manifestent le vrai Berger qui rassemble son peuple et le conduit à la source d’eau vive.

Du fait de la présence du ministre ordonné, se trouve aboli le face-à-face de la voix de l’assemblée et de la voix du chantre ou du groupe de chant.

L’intérêt du chant

Les paroles du ministre sont de diverses natures. Les paroles dites pour informer les fidèles ne peuvent être prononcées qu’en parlant. Les paroles adressées à Dieu sont affectées d’un coefficient de respect devant sa grandeur (Dieu n’est pas un "copain") ; énoncées en chantant, elles peuvent exprimer avec plus de vérité la relation à Dieu. Enfin, le ministre dialogue avec l’assemblée.

Les dialogues

Commençons par les dialogues La Présentation générale du Missel romain dit en effet :

"En choisissant les parties (de la messe) qui seront effectivement chantées, on donnera la priorité à celles qui ont le plus d’importance, et surtout à celles qui doivent être chantées par le prêtre, le diacre ou le lecteur, avec réponse du peuple (1)....

"Puisque, par sa nature, la célébration de la messe a un caractère "communautaire", les dialogues entre le prêtre et les fidèles rassemblés, ainsi que les acclamations possèdent une grande signification : en effet, ce ne sont pas seulement des signes extérieurs de la célébration commune, mais des éléments qui favorisent et réalisent la communion entre le prêtre et le peuple (2).

On voit immédiatement pourquoi ces dialogues ont tout à gagner d’être énoncés avec le chant. Avec ses qualités d’intonation ferme, de rythme nettement articulé, de continuité dans l’épaisseur même de la sonorité, de connivence avec l’acoustique de l’édifice, c’est le chant qui exprime avec plus de vérité et de fonctionnalité l’unanimité et la spontanéité du peuple chrétien. En revanche, parlés à voix lourde et basse, sans l’ampleur vocale et rythmique du chant, les dialogues ne traduisent pas l’assentiment généreux des fidèles. Si le prêtre veut susciter un amen "franc et massif" au terme d’une oraison, il lui suffit de chanter "Par Jésus Christ..." De même lors du dialogue de la préface.

Comment entonner ces dialogues ? D’abord sur un mode de simplicité : pas de bel canto lent, peu

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