Lettre d'information

Le chant des ministres ordonnés dans l’eucharistie

articulé, sans vie rythmique, ni de syllabes mesurées comme pour un choral ; pas de voix triste ou geignante ou dure. Il n’y a pas lieu de "faire de la musique" au sens où cette expression signifierait quelque boursouflure. "Le Seigneur soit avec vous" procède d’un élan du cœur et s’énonce cordialement, simplement. Et sans ralentir le début en fin de phrase, car l’assemblée répondrait sans élan. Ensuite, le célébrant veille à entonner dans le haut de son médium : l’enthousiasme s’exprime normalement sur un ton un peu élevé.

Les oraisons

Elles n’appartiennent pas aux paroles d’information ; en les énonçant, le ministre ne se soucie pas seulement que les fidèles en saisissent le sens ; car la forme de l’énoncé porte autant de réalité spirituelle que le contenu notionnel. La forme, c’est le mouvement des mots, leur rythme.

Il est possible que beaucoup de ministres énoncent l’oraison sans chanter tout en faisant valoir son mouvement interne et en l’habillant de vérité humaine. Mais il est possible qu’en chantant l’oraison avec souplesse, sans affectation, un ministre aide les fidèles à acquérir l’attitude spirituelle qui convient lorsqu’il s’agit de prier à partir d’un texte reçu de la Tradition.

La conclusion de l’oraison ("Par Jésus Christ, ton Fils...") est le cœur même de la prière. Il ne faut pas qu’elle soit énoncée rapidement, sous prétexte qu’on en connaît le contenu. Elle amènera plus sûrement un amen sonore si elle est chantée avec ampleur et fermeté. On peut concevoir que le ministre dise l’oraison et ne chante que la conclusion ; l’appel de l’amen étant essentiel.

La prière eucharistique

"Il convient tout à fait que le prêtre chante les parties de la prière eucharistique mises en musique" (3)

Nous avons déjà parlé du dialogue de la préface. La préface elle-même est un texte lyrique puisqu’elle énonce la louange de l’Eglise. Si le célébrant ne peut pas la chanter, il peut faire valoir ce lyrisme. S’il peut la chanter, le lyrisme s’énonce dans un récitatif qui permet au texte de "passer".

L’idéal est atteint lorsque la préface aboutit naturellement à l’acclamation "Saint le Seigneur" sans qu’il y ait à changer de ton. C’est pourquoi, il est indispensable que le responsable du chant prévoie l’acclamation en fonction de la cantillation de la préface.

Le Missel prévoit que le prêtre cantille non seulement le récit de l’Institution mais aussi depuis l’épiclèse de consécration jusquà l’épiclèse de communion. La cantillation de l’embolisme, après le Notre-Père, si celui-ci est chanté, est également recommandée et favorisera le chant de la doxologie finale.

Conclusion

Par le fait qu’il chante les dialogues, le ministre ordonné associe efficacement le peuple à ce qu’il fait. Par le fait qu’il cantille les textes qui ne visent pas la transmission d’un renseignement, il suscite chez les fidèles une attitude d’ouverture

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