Lettre d'information

Le chant et le rôle de la chorale

Par Louis Groslambert

Le chant et le rôle de la chorale

« Parmi les fidèles, la schola ou chorale exerce sa fonction liturgique propre » (Présentation générale du missel romain, n° 103)°

Qu’on l’appelle chorale, schola, chapelle musicale, chœur ou groupe de chanteurs, voilà un groupe auquel l’Eglise reconnaît une fonction liturgique. Qu’il remplisse cette fonction tous les dimanches, ou une fois par mois, ou aux fêtes seulement, ou seulement lors des célébrations diocésaines, ce groupe reçoit de l’Eglise une mission dont il semble utile de rappeler les contours.

L’instruction Musicam sacram (5 mars 1967) le fait en ces termes : «  Le chœur, ou chapelle musicale, ou schola cantorum, mérite qu’on lui accorde une attention particulière à cause du service liturgique qu’il rend. A la suite des normes conciliaires concernant la réforme liturgique, sa tâche est devenue encore plus claire et plus importante ; il doit, en effet, veiller à l’exécution exacte des parties qui lui sont propres, selon les divers genres de chants, et favoriser la participation active des fidèles dans le chant. ». Et Jean Paul II de continuer « Elle joue en effet dans l’assemblée le rôle de guide et de soutien, et à certains moments de la Liturgie, elle a un rôle propre et spécifique. » (Chirographie pour le centenaire du Motu proprio de saint Pie X Tra le sollicitudini, 22 novembre 2003)

Un brin d’histoire

Déjà à l’époque biblique, il existe des chantres (2 Chroniques 35,15 et 25, Néhémie 7,1) dont on précise l’emplacement « en tête du cortège » (Psaume 67,26) Les assemblées chrétiennes ont bénéficié du concours de groupes de chanteurs qui aidaient l’assemblée ou qui, parfois, s’investissaient dans une musique savante.

Le mouvement liturgique, dès le XIXème siècle, a remis en lumière l’idée de participation active de tous les fidèles ; dès lors, les papes saint Pie X, Pie XI, et Pie XII n’ont pas cessé de plaider pour que la liturgie soit conçue comme l’action de tous. Le concile Vatican II a authentifié cette conviction que la Présentation Générale du Missel Romain formule ainsi : « … la célébration tout entière est organisée pour favoriser chez les fidèles cette participation consciente, active et plénière du corps et de l’esprit… Une telle participation est souhaitée par l’Eglise et demandée par la nature même de la célébration ; elle est un droit et un devoir pour le peuple chrétien en vertu de son baptême » (n° 18)

Cette injonction à promouvoir la participation de tous les fidèles fut diversement reçue. Si beaucoup ont acquiescé, d’autres résisté si fort que de graves conflits ont envenimé le climat de communion de certaines paroisses.

Quelle conception de la chorale ?

Presque cinquante ans après le concile, il faut discerner les motifs de ces tensions pour qu’elles ne se reproduisent pas. Du côté des

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