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Le chant grégorien hier et aujourd’hui

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Nougayrède)

Les maîtrises de cathédrales sont des lieux privilégiés où se forge minutieusement le répertoire de l’Église. En effet, la mise en œuvre des grandes pièces grégoriennes ou polyphoniques reste toujours bien délicate et demande une formation musicale et vocale approfondie.

Le grégorien demeure une source permanente d’inspiration pour les musiciens et participe pleinement à la louange divine. Comment concevoir un office sans les improvisations au grand orgue qui précède l’Introït des dimanches ? Comment se passer des antiennes qui préludent aux balancements du psaume des vêpres, des alléluias aux versets mélismatiques qui nous font percevoir un avant goût de l’éternité ? Comment ne pas être en communion avec l’assemblée pendant le Pange lingua du Jeudi Saint, les versets alternés du Gloria XI et du Credo I, le Veni creator des vêpres de la Pentecôte ? L’instruction De musica in sacra Liturgia (textes relatifs aux réformes de la musique liturgiques faisant suite au concile Vatican II) classe les différents ministères du chant sous les titres suivants : Le chant est un élément de solennisation. Il donne aux textes une plus grande efficacité. Il entoure de beauté la célébration liturgique. Il est un élément de d’unité de l’assemblée.

« L’instruction souligne bien le service que la musique rend à la liturgie : elle conduit l’homme vers Dieu. Car l’homme, pour ce chemin vers Dieu, a besoin de chant, a besoin de musique : “Quand le poète écrit une hymne, quand le musicien l’habille d’une mélodie, quand le sculpteur taille dans la pierre le sourire d’une sainte femme, ils proclament encore le nom de Dieu.” La liturgie se doit d’utiliser toutes ses valeurs. Elle les sauve toutes en les consacrant à Dieu. » (Lucien Deiss)

Toutes ses remarques peuvent s’appliquer au chant grégorien. Le rôle de la maîtrise cathédrale est de tout premier plan pour valoriser le patrimoine musical ancien et en devenir. Le peuple chrétien a toujours eu le culte de la beauté qui est un chemin vers Dieu. Les innombrables cathédrales en témoignent sur le plan de l’architecture ; le répertoire grégorien et polyphonique en témoigne sur le plan de la musique.

« La véritable culture est celle qui prend son sens dans le mot culte. L’art, et la musique en particulier, ne se situent dans notre authentique culture que dans la mesure où elle nous ouvre à ce culte qui, dès ici-bas, constitue la célébration de la Gloire de Dieu. » (Joseph Samson)

Alain Chobert, maître de chapelle de la cathédrale de Dijon.

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